La hantise d’une guerre qui n’en finirait pas
CHRONIQUE. Alors que le conflit en Ukraine s’éternise, comment appréhender ce temps suspendu qui échappe à toute maîtrise? Au cœur de la Première Guerre mondiale, Hermann Hesse signait une nouvelle sur ce sentiment d’impuissance
Futur antérieur
Chaque semaine, Gauthier Ambrus, chercheur en littérature, s’empare d’un événement pour le mettre en résonance avec un texte littéraire ou philosophique. Retrouvez ses chroniques.
Il y a des questions qu’on se pose sans forcément attendre une réponse qu’on sait difficile à donner. «Quand finira la guerre?» est de celles-là. On l’entend aujourd’hui sur toutes les lèvres, alors que la guerre en Ukraine s’achemine tout doucement vers sa deuxième année. Or le temps semble étrangement suspendu. Il y a bien sûr à cela une explication fort simple qui est d’ordre factuel. Comment se satisfaire des avancées brumeuses de la contre-offensive des agressés? Notre cerveau n’est plus guère habitué aux actions lentes et sans résultats univoques. Et le voile d’opacité tombé sur l’information n’arrange rien. La question a pourtant une autre résonance encore, plus fondamentale. Elle traduit la lassitude des opinions, mais aussi leur inquiétude face à un phénomène qui semble échapper à notre maîtrise.
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