Chaque semaine, Gauthier Ambrus, chercheur en littérature, s’empare d’un événement pour le mettre en résonance avec un texte littéraire ou philosophique.

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On attendait le retour du printemps, mais c’est l’hiver qui est arrivé. C’est le genre de surprise qui fait le bonheur des analystes. En confirmant a priori le «Sultan» en place depuis vingt ans, le premier tour des élections turques a douché les attentes de tous ceux qui espéraient un sursaut de l’électorat face à l’autoritarisme sans complexe d’Erdogan. Les démocraties ont une croyance vissée au corps: elles se disent que les électeurs ne peuvent pas miser éternellement sur le mauvais cheval. Tôt ou tard, le principe de réalité se rappelle à leur bon souvenir, les yeux finissent par s’ouvrir et l’on tourne la page. Cette fois, du moins, ils ont eu tout faux.