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De l’éternité des dieux non-genrés

CHRONIQUE. Les dieux neutres, ou androgynes, sont aussi anciens que la religion. On en a par ailleurs retrouvé un exemple étonnant dans le Paris des années 1830

Illustration originale. — © Hector De La Vallée pour Le Temps
Illustration originale. — © Hector De La Vallée pour Le Temps

L’Eglise protestante de Genève réfléchit à démasculiniser Dieu – ou plutôt, du point de vue du genre, à neutraliser nos manières d’en parler et de le représenter. On ne sait pas ce qu’IEL en pensera, mais le fait est que la continuité, l’indistinction, l’imbrication peuplent les mythes et les religions: l’Ardhanarishvara hindou mêle Shiva et Parvati dans un même corps, et le mythe platonicien de l’androgyne peut être lu comme la nostalgie d’une harmonie parfaite et perdue.

Cette idée a aussi taraudé un dénommé Simon Ganneau. Ce Nivernais monté à Paris y fonda en 1838 une religion nouvelle: l’évadisme. Il ne faut pas y voir une invitation à échapper aux contingences de ce bas monde: «évadisme» (ou «évadaïsme», comme Ganneau l’écrit quelquefois) vaut pour la réunion dans un mot-valise des noms d’Adam et Eve. Sa pensée (dont le mot d’ordre consiste à proclamer «l’unité primitive de l’humanité en Eve-Adam» et à prôner la fusion des principes mâle et femelle) a été résumée dans un étonnant livre de visions (Arche de la nouvelle alliance) publié en 1840 par un de ses apôtres du nom de Caillaux.

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