Ce n’est pas compliqué: chaque fois, dans la journée, que vous sentez que vos épaules sont crispées vers le haut, vous les abaissez et vous les détendez, en les bougeant gentiment. Quand il fait froid, quand le stress monte ou quand quelqu’un vous contrarie, bing, les épaules se hissent, c’est fatal. De fait, c’est fatal à votre santé, car, du coup (ou plutôt, du cou!), la nuque se contracte et vous risquez le pire en matière de froissements, lésions, migraines, etc.
Les vertus du jeu spontané
Ce qui est vrai pour les épaules l’est aussi pour les enfants. En parlant récemment avec un enseignant spécialisé, qui travaille à l’intégration dans le système scolaire classique d’élèves ayant des handicaps, j’ai repensé à l’interview d’une pédagogue assurant que les enfants ne se développent jamais aussi bien que lorsqu’ils jouent entre eux, librement, sans règles édictées, ni contrôlées par les adultes.
Pourquoi? Parce que le jeu spontané, dit Raymonde Caffari-Viallon, permet à l’enfant «de se construire, d’affirmer sa personnalité et de maîtriser la réalité en éprouvant des situations modèles qui l’accompagneront toute sa vie. Par ailleurs, il restaure l’équilibre émotionnel et psychologique que les événements de la vie quotidienne peuvent ébranler. En fait, il n’y a pas un seul aspect du développement que le jeu libre et sans adultes ne serve.»
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Epaules et enfants, vous voyez le lien? Dans les deux cas, il s’agit de lâcher. D’arrêter de penser qu’il faut être à fond et sur tous les fronts pour que les choses se passent bien. Dans les deux cas, le moins (de tension et d’intervention) fait le mieux. C’est troublant, car toute notre éducation est basée sur l’effort, l’investissement, l’action. Plus on fait, mieux c’est, non? Eh bien non. La surchauffe, ce n’est pas du tout 2020. L’an prochain, on sera cool. Conséquent, efficace, mais sans surmoi qui fracasse. Un peu plus humble aussi. Libérez-vous! Le monde s’en portera mieux autour de vous.