Vous m’obligeriez en cessant de parler en mon nom
Sans filtre
AbonnéOPINION. La ville de Genève veut offrir aux femmes un rabais de 20% dans les lieux culturels et sportifs de la cité pour compenser l’inégalité salariale. Outre le grotesque de l’affaire, c’est assez vexant. Je propose de rebaptiser le Conseil municipal «l’Honorable assemblée des dames patronnesses»

Il y a peu, j’aimais à dire, au détour de discussions entre amis: «J’aurai vécu comme un homme.» Je ne l’entendais pas de manière provocatrice, mais comme une façon de saluer les avancées du siècle qui firent de moi un humain libre de ses actes, de ses choix, de ses errances, de son métier, de ses colères, de ses dépenses. Mais ça, c’était avant. La ville de Genève, entonnant une petite musique très à la mode et qui m’est extraordinairement désagréable, est venue brutalement me rappeler cette semaine que je ne suis pas tout à fait un homme comme un autre. Que j’ai droit à davantage de considération, de compassion, d’aide, de diligence. De mépris.