Mais pas de panique: dans l’univers de la tech, rien ne se perd, tout se transforme. ITunes sera remplacé dare-dare par trois applications aux fonctionnalités similaires, dédiées respectivement à la musique, aux podcasts et aux contenus TV. Pas de grands chambardements à l’horizon, donc. Pourtant, je dois l’avouer, l’annonce de cette disparition m’a plongée dans une étrange nostalgie numérique.
Non pas qu’iTunes me manquera particulièrement. L’interface ne brillait pas par son esthétisme – carrément grisouille –, ni son efficacité – quand il ne prenait pas une heure pour synchroniser nos morceaux, iTunes nous mitraillait de mises à jour. A l’heure où le streaming explose, offrant un accès fluide à des millions de titres, j’ai fini par faire comme tout le monde et suis passée sur Spotify. Bien plus rentable.
IPod à molette
Mais iTunes, à l’époque – oui, je parle comme un vieillard –, c’était une petite révolution. Un logiciel qui contribuerait à dématérialiser massivement l’achat de musique tout en offrant une alternative au piratage en ligne. Sacré programme.
Apple's iTunes changed music. Then streaming killed it. https://t.co/u4UXPCVIXq #WWDC19 pic.twitter.com/BZIb8rhuBB
— CNN (@CNN) 4 juin 2019
Surtout, y songer nous replonge, nous, ados des années 2000, dans une ère révolue… mais pas si lointaine que ça. Celle des iPod à molette, qui deviendront allongés puis carrés, nanos puis digitaux. Celle des volutes colorées accompagnant nos morceaux sur ce bon vieux Windows Media Player. L’époque des tubes de Sean Paul et Nelly Furtado qu’on piratait sur Limewire, et qu’il fallait consciencieusement renommer pour éviter les poétiques «50_Cent_Candy_Shop (explicit).mp3». Quand on ne s’envoyait pas des «wizz» sur MSN entre deux parties de Sims.
Ce sont aussi les balbutiements de nos bibliothèques personnelles, partagées pour montrer qu’on avait fin nez, même si les Beatles y côtoyaient Gwen Stefani. Avant les remords et l’achat de notre premier album sur l’iTunes Store à l’aide d’une carte cadeau de la Fnac.
Exit iTunes. Sera-t-il relégué au rang des vieilleries numériques, comme Caramail ou Myspace? Ou érigé en légende comme Paint? Personnellement, je le rangerai soigneusement dans un dossier de ma mémoire, avec tous les hits qui ont rythmé ces folles décennies.