SANS FILTRE
AbonnéCHRONIQUE. Les Genevois devront se prononcer sur l’interdiction des panneaux publicitaires en ville. Notre chroniqueuse dénonce la volonté d’établir une société neuve sous l’égide de directeurs de conscience qui décideront du bien et du mal

Une fois encore, Genève pourrait s’illustrer par un geste fort, progressiste, décroissant, éthique, circulaire et renversant, socialement transitoire, écoresponsable, et comme il se doit contraignant. Le 12 mars prochain, les citoyens de la ville se prononceront sur l’initiative «Genève zéro pub, libérons nos rues de la publicité commerciale». La gauche compte en effet chasser les panneaux publicitaires de l’espace public, ces affreuses incitations au consumérisme excessif qui flatte nos bas instincts. Heureusement qu’elle est là pour élever nos consciences, un exercice où elle excelle depuis des temps immémoriaux. La gauche ayant contribué (et je l’en remercie) à débarrasser le monde chrétien de l’évangélisation punitive, je constate avec effroi qu’elle s’assigne pour mission d’occuper le siège vide.