L’Empire, l’URSS, la Russie…

On «fête» cette année le centenaire de la Révolution russe. La télé s’y met donc. Quelque neuf mois après Octobre 17, la famille impériale des Romanov se trouve prisonnière aux frontières de la Sibérie. Une nuit de juillet 1918, le tsar Nicolas II, sa famille et sa suite sont mis en rang et fusillés. Mais l’Histoire, en quelque sorte, ne fait que commencer. Car deux squelettes ne seront jamais retrouvés. Le jour même, le bruit court que la princesse Anastasia aurait été sauvée par un garde… Ce documentaire est suivi d’un autre, qui retrace le parcours de Raspoutine, le confident de la tsarine Alexandra qui, après avoir déchaîné les passions à la cour de Russie dès 1906, finit assassiné en décembre 1916 à la suite d’un complot fomenté par des membres de l’aristocratie (Numéro 23, jeudi 2, 20h55 et 22h):

Une autre soirée russe? Deux jours avant, sur la chaîne franco-allemande, avec trois moments bien distincts. D’abord, Lénine, une autre histoire de la révolution russe… fait revivre la ou plutôt les révolutions de 1917, de février à octobre, avec des archives qui montrent un Vladimir Ilitch Oulianov ballotté par la puissance des événements. Puis une Edition spéciale sur «L’abdication du tsar Nicolas II». En février, justement, à Petrograd, la révolution vient de balayer la dynastie des Romanov et le monde s’interroge: quel sera le sort de la famille impériale, alors que l’immense armée russe vient de subir défaite sur défaite depuis plusieurs mois et que les Allemands ont avancé jusqu’à Riga? Enfin, on boucle la boucle avec une synthèse de cent ans d’histoire, de l’ascension de Staline au démantèlement de l’URSS en 1991, en passant par le «dégel» khrouchtchevien, la stagnation brejnevienne puis la perestroïka (Arte, mardi 28, 20h50, 22h25 et 23h30):

Début de la fin de la Guerre froide, en 1981. Aux Etats-Unis, l’administration Reagan développe des opérations secrètes de leurre afin de déstabiliser l’URSS. Contre-espionnage, stratégies informatiques, sabotages et mystifications: tous les coups sont permis. La Suède, qui représente pour Washington une position stratégique, en fait aussi les frais. Mais Olof Palme, le premier ministre social-démocrate du pays, commence à poser problème… Guerre froide dans le Grand Nord revient sur cette période trouble de l’Histoire. C’est aussi à peu près à ce moment-là qu’explose le réacteur N°4 de la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl, en Ukraine. Près de trente ans après, Warm-Glow suit un groupe de politiciens, journalistes et touristes helvétiques qui se rend dans la zone contaminée, emmené par Kuoni et la Croix-Verte. Le film, suisse et tourné avec un iPhone, les observe, les interroge en se concentrant sur leurs perceptions, leurs peurs et leurs réflexions, au fil aussi d’une promenade dans la ville fantôme de Pripiat (RTS Deux, dimanche 5, 20h30 et 23h):


Forces de la nature

Et si ce copieux programme vous paraît trop lourd à porter, on peut aussi s’offrir cette semaine quelques escapades dans des environnements plus «naturels». On ira donc écouter respirer le vent incessant qui souffle sur l’île d’Ouessant, à la pointe du Finistère. Puis on filera dans l’ouest de l’Iran, au cœur des monts Zagros, où se trouve le désert d’Alamto. Cette chaîne de montagnes aride abrite une importante diversité de reptiles, souvent rares à observer, comme la mystérieuse et terrifiante vipère à cornes (RTS Un; vendredi 3, 20h10; samedi 4, 13h55):

Encore un film suisse, d’Alex Mayenfisch (2015): Un Besoin pressant. Pour voir comment l’expansion économique des années 60 a certes permis à une grande partie de la population d’accéder à un niveau de vie inconcevable jusqu’alors, mais a aussi été le moment où sont apparues les premières conséquences néfastes de ce nouveau mode de vie pour le milieu naturel. On parlait alors pudiquement de «nuisances». Source de vie, l’eau du Léman était devenue très polluée. C’était visible à l’œil nu, c’était choquant. Au point de participer à faire émerger une conscience écologique, que les grandes catastrophes industrielles n’ont fait que renforcer. Découvrez la naissance de la «civilisation de l’ordure», un diagnostic déjà posé il y a un demi-siècle (RTS Deux, dimanche 5, 21h30):


Place des grands hommes

On termine la semaine avec quatre «monstres». Le premier s’appelait Jean Alexis Gabin Moncorgé. Qui était-il? D’où venait-il? Comment a-t-il rencontré le cinéma alors que rien ne l’y prédisposait? Pourquoi et comment cet acteur est-il devenu le plus emblématique de son pays et de son époque? Réponses avec Un Français nommé Gabin (RTS Deux, lundi 27, 20h35):

Lui emboîtent le pas deux autres Français pas moyens du tout. Si vous l’avez manqué la semaine dernière, le programme Merci Brassens, avec une pléiade de vedettes aussi différentes que Carla Bruni, Thomas Dutronc ou Catherine Ringer (woaow!), rappelle à quel point le barde de Sète a marqué les consciences. Et puis on aura droit à un nouvel avatar de l’arroseur arrosé, puisque dans La Grande Librairie, François Busnel reçoit entre autres Bernard Pivot, pour son livre La Mémoire n’en fait qu’à sa tête (France 2, mercredi 1er, 0h50; France 5, jeudi 2, 20h50):

Un jésuite argentin ferme la marche dans Les Coulisses de l’événement, qui reviennent sur l’élection du pape François. Après la démission surprise de Benoît XVI et un affrontement entre progressistes et conservateurs au sein de la hiérarchie catholique, l’émergence de cet homme au parcours atypique est en train de transformer l’Eglise en profondeur. La soirée se poursuit avec un Infrarouge spécial consacré au même personnage et dont l’émission de débat se demande s’il n’est pas un souverain pontife «populiste». Avec différents invités dont le journaliste Arnaud Bédat, qui vient de lui consacrer un livre, François, seul contre tous. Amen (RTS Un, mercredi 1er, 20h10 et 21h15):

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