Philippe Jaccottet s’en est allé. Ce grand poète vaudois, connu internationalement, a abandonné son éphémère enveloppe charnelle, mais son œuvre lui survivra, lui conférant la seule forme d’immortalité en laquelle il pouvait croire. Dès l’annonce de la triste nouvelle, de nombreux articles accompagnés de citations choisies ont paru, en Suisse et ailleurs, émanant de spécialistes tous plus pertinents les uns que les autres. Que dire encore, une semaine après l’événement, sinon oser l’hommage sans prétention d’une admiratrice fidèle, déférente, passionnée. Car c’est d’abord cela la poésie, non pas un cercle d’exégètes universitaires, mais une communauté de lecteurs conquis.