Quick et Flupke au Palais fédéral
OPINION
AbonnéOPINION. «Les Jurassiens aiment être pris au sérieux.» Mais comment être pris au sérieux sans avoir la capacité d’élaborer des stratégies de défense de ses valeurs et de ses intérêts? C’est la question que se pose notre chroniqueur

On connaît la prière que les Jurassiens se sont appropriée: «Seigneur, je ne te demande pas d’argent. Mets-moi seulement à côté de quelqu’un qui en a.» Dieu a donc mis le canton du Jura à côté de Bâle. On comprend dès lors l’amertume des Bâlois en découvrant mercredi matin que non seulement leur petit voisin profite largement des retombées économiques de leur riche cité et de la péréquation financière entre cantons, mais leur chipe aussi sous le nez le siège de conseillère fédérale qu’ils croyaient leur revenir naturellement. Après avoir longtemps joué les garnements casseurs de carreaux fédéraux, les Quick et Flupke chers à Hergé et Johan De Moor, voici donc que les Jurassiens envoient au gouvernement fédéral leur meilleure ambassadrice, Elisabeth Baume-Schneider. Presque cinquante ans après le plébiscite d’autodétermination de 1974, il est plus que temps que le dernier-né des cantons confédérés assume ses responsabilités. Et se débarrasse de son syndrome de Peter Pan, l’angoisse de devenir adulte.