Thierry de Montbrial, président de la World Policy Conference récemment réunie à Abou Dhabi, interroge le prince Faisal bin Farhan Al Saoud, ministre saoudien des Affaires étrangères: «Que pensez-vous des Accords d’Abraham?» Le ministre: «Quelle est la question? Peu importe d’ailleurs la question, ajoute-t-il. Je vais vous donner la réponse: c’est l’Etat palestinien.» S’il n’y a pas d’Etat palestinien, il sera difficile à l’Arabie saoudite de se joindre aux Emirats arabes unis et autres signataires desdits accords. Peu auparavant, M. Itamar Rabinovich, professeur d’université et ancien diplomate israélien, avait déclaré lors d’une table ronde que les Accords d’Abraham n’avaient eu qu’une portée limitée: ils ont donné lieu à des échanges économiques, mais n’ont pas structuré la politique régionale, contrairement à ce que prévoyaient ses promoteurs il y a deux ans. On pouvait alors considérer la situation avec un certain optimisme. Aujourd’hui, les perspectives sont plus sombres.