Le Royaume-Uni vogue-t-il vers l’insignifiance?

Les marchés ont-ils eu raison de Liz Truss ou le Brexit a-t-il finalement livré son verdict? Il y a un peu de tout cela dans la chute de la première ministre britannique. Il y a surtout le jusqu’au-boutisme d’une femme dont l’enfermement idéologique – jusqu’à la caricature – fait sombrer son parti et son pays dans le chaos. N’est pas Margaret Thatcher qui veut. Il ne suffit plus de singer les recettes du néolibéralisme des années 1980 pour redresser les économies de 2022. Au-delà de cet échec personnel, qui est aussi celui d’un milieu d’affaires, on constate le brutal déclassement d’une nation qui dominait le monde il y a un siècle. Les Britanniques voulaient renverser le cours de l’histoire. En quelques semaines, la mort d’une reine et la démission de ce qu’il faut bien appeler une erreur de casting les ramènent à la réalité d’une île qui ne cesse de rétrécir.