Satyres et harpies en représentation au Grand Conseil vaudois
CHRONIQUE. Menaçant de porter plainte, un élu PLR a rétropédalé devant des allusions de harcèlement avancées par une collègue de gauche. Ou comment le mot «harcèlement» est devenu une arme politique, soutient notre chroniqueuse, confessant ses méfaits par la même occasion
Le Grand Conseil vaudois s’est essayé mardi à un exercice désormais classique sur le mode hashtag MeToo. Il était temps! Alors que la planète occidentale s’auto-allume sur le harcèlement, le sexisme et le paternalisme dits «systémiques», d’odieux satyres vieillissants sévissent encore dans les travées du parlement vaudois.
Une jeune députée d’Ensemble à gauche, Elodie Lopez, a donc pris son courage à deux mains pour faire cesser ces avanies. Les yeux baissés sur son ordinateur posé sur son banc, elle a accusé son collègue, le libéral-radical Jean-Luc Bezençon, de harcèlement, sur un mode allusif. Outré, l’accusé a exigé des excuses qui bien entendu ne sont pas venues, puisque l’élue était dans son bon droit de victime. Suspension de séance, conciliabules, réitération de demande d’excuses, rien n’y a fait. La droite du parlement a donc quitté l’hémicycle, ce que la gauche s’est empressée de dénoncer comme une prise en otage des institutions.