La Suisse prise au cœur des polycrises
Incidences
AbonnéCHRONIQUE. Sa position diplomatique face à l’UE ou l’OTAN n’est plus comprise et son image se dégrade: dans un monde qui change très vite, la Suisse doit être partie prenante de la nouvelle construction de la sécurité européenne, argumente notre chroniqueur

Une grande incertitude règne dans le pays. Déclenché par la crise bancaire autour de Credit Suisse, le sentiment diffus s’impose progressivement que la situation de la Suisse se dégrade. La Suisse est pointée du doigt par ses partenaires, les pays industriels européens. Ses relations avec l’Union européenne sont en train de s’éroder, la confiance n’est pas restaurée avec Bruxelles, les perspectives d’un accord sont encore distantes en dépit des assurances officielles. La politique suivie à l’égard de l’Ukraine n’est pas comprise en Europe et s’attire les foudres de Moscou. Jadis un atout, la neutralité est devenue un handicap. La place financière vient de porter un coup sévère à la réputation du pays et tend à détruire son image, et pas seulement en Europe.