Surveillance de la population: l’efficacité contre la liberté
Ma semaine suisse
AbonnéOPINION. La Confédération glisse furtivement vers une surveillance de masse qui menace notre vie privée, s’inquiète notre chroniqueur, Yves Petignat. Naïfs que nous sommes, qui croyions qu’il n’y avait pas de progrès sans libertés…

«Si tu recherches un pays sans tombeau, tu finiras au pays des cannibales», nous enseigne un vieux proverbe malgache pour prévenir de la vanité de la course à l’immortalité. Dans notre recherche de sécurité absolue, le pays des cannibales ressemble fort au monde numérique. La généralisation de la reconnaissance faciale dans l’espace public grâce à l’intelligence artificielle, la localisation des téléphones mobiles par balayage d’antennes, la tentative d’élargir la surveillance des messageries par voie d’ordonnance fédérale font craindre que la Confédération glisse furtivement vers une surveillance de masse. Au mépris de nos droits fondamentaux. Et cela sans débat politique et sans bases légales adaptées à l’évolution rapide de la technologie.