Risque de discrimination
La commission, contre l’avis du Conseil fédéral, veut en effet rendre obligatoire, pour conclure une assurance vie ou une assurance invalidité facultative, la transmission de tout profil génétique réalisé préalablement, dans quelque contexte que ce soit, à l’assureur. Que se passera-t-il si cette disposition l’emporte? De nombreuses personnes renonceront à tout séquençage, de peur qu’il révèle des informations qui conduiront l’assurance à leur proposer des conditions plus défavorables ou à émettre des réserves. En bref, à les discriminer. Difficile de faire pire pour l’image des tests génétiques. Avec des conséquences catastrophiques pour la recherche, qui manquera de volontaires et verra donc la taille de ses échantillons limitée…
L’enjeu est colossal pour la Suisse. Avez-vous entendu la place scientifique sonner l’alarme? Moi non plus, et pourtant je tends l’oreille! Mesdames et messieurs les chercheurs: j’ai déjà un peu peur de connaître mon génome. Si demain, vous ne voulez pas que je sois terrifiée à l’idée qu’il sera utilisé contre moi, il vaudrait mieux vous mobiliser aujourd’hui.