Du bout du lac
AbonnéCHRONIQUE. Notre chroniqueur a aussi des souvenirs de régiment – ou quelque chose d’approchant. Les Leopard ne lui sont pas inconnus, expérimentés à une époque où il n’était pas vraiment prévu qu’ils connaissent le vrai monde de la guerre

Un jour, il y a tout juste 31 ans, je bombais mon petit torse d’adolescent trop long en rentrant à la maison, pour être sûr que mon nouveau badge n’échappe à personne. «L’armée, ça tue, ça pollue et ça rend con», disaient des lettres blanches sur un petit disque noir. J’avais 14 ans. Les grands allaient voter sur les F/A-18, on s’engueulait en famille et j’avais choisi mon camp: à bas la guerre, l’armée et la violence capitaliste des vieux bourgeois. On est très sérieux quand on a 14 ans.