OPINION
AbonnéCHRONIQUE. Et si l’UDC prenait les rênes du DFAE en profitant du remaniement à venir du Conseil fédéral, qui va accueillir deux nouveaux ministres? Notre chroniqueur François Nordmann évalue les conséquences d’un tel coup de sac

Depuis la démission du conseiller fédéral Ueli Maurer, le 30 septembre dernier, il ne se passe pas de jour sans que des spéculations plus ou moins bien informées ne circulent dans la presse au sujet de sa succession. La double vacance créée par le départ inattendu de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a changé la donne qui semblait assez simple au départ. La composition du gouvernement ne sera pas modifiée, les mêmes partis qu’aujourd’hui y seront représentés. Le reste est affaire d’équation personnelle des candidats. Dans le climat actuel, il est peu vraisemblable que l’Assemblée fédérale élise un nouveau conseiller fédéral choisi en dehors des listes officielles présentées par les groupes parlementaires. Il est douteux cependant que les Chambres réunies, telles qu’elles sont composées aujourd’hui, désignent deux femmes coup sur coup; on peut aussi se demander si elles placeraient sans hésitation l’un après l’autre deux Bernois à l’exécutif, au mépris de l’équilibre régional et linguistique qu’impose théoriquement la Constitution fédérale: «Les diverses régions et les communautés linguistiques doivent être équitablement représentées au Conseil fédéral», art. 175 al. 4. La première élection (celle du candidat UDC) devrait nécessairement avoir un effet sur la seconde; toutefois, l’application de cette règle se prête à des interprétations assez élastiques.