Une autrice zimbabwéenne acquittée, ByteDance inspiré par le succès de #BookTok: l’actualité des livres

Victoire judiciaire pour une romancière au Zimbabwe

Après plusieurs mois de procès, Tsitsi Dangarembga, autrice zimbabwéenne, a été acquittée en appel le 8 mai de toutes les charges qui pesaient contre elle, marquant une victoire pour la liberté d’expression et les droits des écrivains dans le pays. Elle avait été arrêtée en juillet 2020 lors d’une manifestation pacifique contre la corruption et pour le respect des droits civiques par le gouvernement. Accusée d’«incitation à la violence», elle avait été condamnée en première instance à 6 mois de prison avec sursis et une amende en septembre dernier. Son acquittement a été salué par la communauté littéraire internationale et les défenseurs des droits humains qui dénonçaient les poursuites injustes.

Tsitsi Dangarembga est une autrice renommée, notamment pour son roman Nervous Conditions publié en 1988. Son travail explore des thèmes tels que l’identité, le féminisme et les problèmes sociaux et politiques du Zimbabwe. Son engagement en faveur de la liberté d’expression et de la justice a été renforcé par cette expérience difficile. Elle continue d’être une voix importante dans son pays et au-delà.

La suite logique de #BookTok se profile

L’entreprise ByteDance explore de nouvelles opportunités dans l’édition et la distribution de livres, capitalisant sur le succès de #BookTok sur son réseau social TikTok. Elle a ainsi déposé la marque 8th Note Press, plateforme qui proposera des livres numériques, un service d’autopublication et une librairie en ligne. Par cette dernière, on commandera des livres aux formats audio, imprimé et numérique. Avec son célèbre mot-dièse dédié à la lecture et aux ouvrages, TikTok a généré des milliards de vues et de partages. Bien que la marque 8th Note Press ne soit pas directement liée à TikTok, ByteDance disposera d’un outil puissant pour la promotion de son service.

ByteDance est déjà impliquée dans l’industrie du livre grâce à ses investissements dans Yuewen, une entreprise spécialisée dans la lecture en ligne. Elle possède aussi l’application Tomato Novel, l’une des plus populaires en Chine. En 2021, ByteDance a également lancé l’application MyTopia, similaire à Yuewen, offrant une variété de genres littéraires et encourageant les auteurs à publier leurs romans grâce à des récompenses.

Des autrices chinoises sous haute surveillance

Un rapport alarmant met en lumière la persécution des autrices en Chine. Il révèle les restrictions que le gouvernement chinois impose aux femmes écrivaines, démontrant de graves violations des droits humains et de la liberté d’expression.

Selon l’étude, elles sont confrontées à une série de mesures répressives émanant des autorités. Souvent censurées, leurs œuvres sont interdites ou retirées de la circulation, et soumises à une surveillance étroite. Celles qui osent aborder des sujets sensibles ou critiquer le parti risquent des représailles sévères – de la perte de leur emploi à l’arrestation arbitraire.

Le document pointe enfin les multiples cas de harcèlement en ligne. Fréquemment, cibles des trolls et des partisans du régime, elles subissent diffamations et intimidations. Des campagnes qui visent à discréditer leur travail et décourager d’autres femmes de s’exprimer.

La situation est particulièrement préoccupante pour les autrices engagées, qui dénoncent les inégalités de genre, les violations des droits de l’homme et les problèmes sociaux. Elles sont visées de manière plus agressive par les autorités et font l’objet de représailles systématiques.

Mort du créateur de T’choupi

Thierry Courtin, né en 1954, a commencé sa carrière en tant que directeur artistique du magazine Youpi. En 1992, il a créé T’choupi pour les jeux Nathan, un personnage tendre avec une forme ronde et trois couleurs uniques. Les enfants se sont rapidement attachés à ce petit personnage qui leur ressemble, découvrant le monde à leur niveau. Les histoires justes et sensibles de T’choupi ont accompagné de nombreuses générations. Des albums aux jeux, en passant par une série audiovisuelle, des spectacles musicaux, un magazine et une multitude de produits à l’effigie de T’choupi contribuent à sa renommée mondiale.

Les équipes Nathan ont annoncé sa disparition ce 10 mai. «Thierry Courtin aimait aller à la rencontre de son public, les enfants et leurs parents qui avaient grandi avec T’choupi, leurs échanges nourrissaient son travail et son inspiration. Son œuvre continuera à vivre et à enchanter des générations d’enfants», déclare l’éditeur.

Collecte et dons de livres en Suisse

Depuis quinze ans, les librairies Payot organisent l’opération PartagerLire, invitant les lecteurs à faire un don de livres et à aider ceux qui ont difficilement accès à la lecture en Suisse et dans le monde francophone. Cette initiative a débuté en 2008 dans deux librairies genevoises, en collaboration avec l’Hospice général de Genève, pour célébrer la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur le 23 avril. Au fil des années, l’opération s’est étendue à toutes les librairies Payot en Suisse romande.

Les dons sont récupérés par des organisations caritatives, les bénéficiaires des aides sociales et les bibliothèques partenaires du projet «Un temps pour lire» dans les hôpitaux. L’objectif est d’introduire ou de réintroduire la lecture dans les établissements de soins pour offrir un moment d’évasion aux patients. Cette année, près de 214 000 exemplaires ont été recueillis. Ils seront répartis dans des bibliothèques scolaires et des prisons du Burkina Faso, ainsi que dans plusieurs centres culturels de Tunisie.

Un député français veut protéger les classiques des réécritures

Un député français a soumis une proposition de loi afin de protéger l’intégrité des œuvres littéraires contre les réécritures. Elle propose de rendre le droit de repentir et le droit de retrait intransmissibles aux ayants droit de l’auteur. Jean-Louis Thiériot souhaite ainsi ajouter un alinéa à l’article 121‑4 du Code de la propriété intellectuelle. Le texte soumis à l’Assemblée nationale avance aussi, dans un article 2, une extension du «droit au respect de l’intégrité de l’œuvre» au Ministère de la culture.

Ce droit de l’auteur à «s’opposer à toute modification, suppression ou ajout susceptible de modifier son œuvre initiale» est transmissible aux ayants droit. Or, le parlementaire l’étendrait au ministre pour «pallier la carence des héritiers» dans la défense de l’intégrité d’une œuvre.

Cette proposition intervient dans un contexte où plusieurs œuvres littéraires ont été modifiées pour supprimer certains termes ou références considérés comme offensants. Ces modifications ont été décidées par les ayants droit des auteurs, principalement dans un but commercial – des auteurs comme Agatha Christie, Roald Dahl et d’autres en ont déjà été victimes.