Quelles sont les habitudes et attentes de la nouvelle génération, celle qui a grandi avec un accès quasi illimité au cinéma via les DVD puis les sites de téléchargement plus ou moins légaux et enfin les plateformes de streaming? Le Locarno Festival a empoigné cette question il y a deux ans, à l’occasion de sa 70e édition, à travers la création d’une commission composée d’une poignée de jeunes ayant pour mission de disséquer et critiquer son offre. Au Tessin, on va ainsi plus loin qu’à Cannes, où la plus grande manifestation cinématographique du monde se contente de proposer, depuis l’an dernier, l’offre «3 jours à Cannes», qui permet aux 18-28 ans de visionner en fin de festival l’essentiel des films de la sélection officielle.
A Hollywood, trop de mâles blancs
Du côté de Los Angeles, l’Académie des Oscars a mis sur pied l’Academy Gold, un programme d’ateliers destinés à des réalisateurs issus des minorités. Cette initiative a pour but de contribuer à entamer un changement nécessaire à la survie de l’industrie hollywoodienne, encore largement dominée par de mâles blancs. Car le renouvellement du public passe aussi par celui des créateurs. C’est ainsi que l’Office fédéral de la culture, lors de sa traditionnelle conférence de presse locarnaise, a annoncé vouloir obliger les sites de visionnement en ligne à investir une partie de leurs recettes, sous peine de taxe, dans le cinéma suisse. Ce qui permettrait à n’en pas douter à des projets innovants de voir le jour, car on imagine mal une plateforme comme Netflix – au hasard – produire des pensums auteuristes.
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Et pendant que le renouvellement du public est au cœur des débats, les cinémas chinois continuent de connaître une hausse exponentielle de leur fréquentation. L’Empire du Milieu est même devenu le plus grand marché, après l’Amérique du Nord, pour les films européens. Un milliard et demi de Chinois, et nous, et nous, et nous…
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