Washington décrète l’obsolescence du ruissellement (des richesses)
CHRONIQUE. Jake Sullivan a présenté les grands axes d’une nouvelle politique industrielle des Etats-Unis. Tout en actant la fin de la globalisation libérale
La théorie du ruissellement des richesses, vous vous souvenez? Débridons l’économie, laissons une poignée d’individus s’enrichir sans limite! Leur fortune finira par profiter au plus grand nombre, jusqu’au bas de l’échelle sociale, par un effet de «ruissellement», naturellement, sans l’intervention d’une fiscalité redistributive. Inventée par le monde anglo-saxon au début des années 1980, elle a fait les beaux jours de la globalisation économique, s’imposant jusqu’en Chine («Laissons d’abord quelques-uns s’enrichir», proclamait Deng Xiaoping pour signifier la fin de l’égalitarisme). Puis la crise financière et la pandémie sont passées par là. Et seul un Emmanuel Macron osait encore s’y référer. Washington vient de décréter son échec historique. Le ruissellement ne fonctionne ni pour les pauvres ni pour la classe moyenne.