Le cinéma d’Afrique, une question de regard
Contretemps
AbonnéSi le cinéma africain est dans l’air du temps, qu’est-ce qui le constitue? Des films de cinéastes du continent, de sa diaspora, des œuvres signées par des réalisatrices et réalisateurs métis, voire par des étrangers passionnés par des sujets africains?

Félicité, chanteuse de bar de Kinshasa, a séduit le monde entier avec son regard clair, son esprit vagabond, son combat pour sauver la jambe de son fils accidenté. En 2017, le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis remportait l’Ours d’argent au Festival de Berlin et l’Etalon d’or au Fespaco pour ce film auquel l’héroïne a donné son nom. En 2019, Mati Diop, raflait le Grand Prix du Festival de Cannes 2019 avec Atlantique, qui montre une jeunesse dakaroise à la dérive et candidate à l’émigration clandestine. Les films africains sont désormais dans toutes les sélections des grands festivals internationaux et plusieurs manifestations, dédiées uniquement à leur mise en avant, se développent. Le septième art du continent séduit aussi Hollywood et la pop culture. En 2018, Black Panther, première superproduction afro-futuriste, a été réalisé par l’Afro-Américain Ryan Coogler avec des acteurs américains et africains. Son tournage a eu lieu sur le continent avec pas mal d’emprunts à ses cultures. La même année, Jay-Z et Beyoncé annoncent une tournée de concerts commune, en posant sur une moto, réplique presque parfaite de celle aux cornes de zébu du film culte Touki Bouki de Djibril Diop Mambéty.