Construire la souveraineté alimentaire
OPINION
AbonnéOPINION. Pour créer une agriculture réellement durable loin des lobbies, il faut pouvoir contrôler la qualité des systèmes de production et de rémunération de la filière agricole jusqu’au consommateur, arguent Katharina Schatton* et Alberto Silva**, du syndicat agricole Uniterre

Après une première série de débats consacrés à la justice internationale, une deuxième aux addictions; et une troisième à l'Afrique, place à la sécurité, thématique coordonnée par Noémie Roten, co-autrice de l'Initiative populaire fédérale «Pour une Suisse qui s’engage (initiative service citoyen)»
Notre dossier: Comment la sécurité doit changer au XXIe siècle
Pandémie Covid-19, guerre en Ukraine, dérèglement climatique: les crises de ces dernières années mettent en exergue le manque évident de résilience de nos systèmes agricoles et alimentaires. Les inondations, les sécheresses, l’inflation, les pénuries ou encore la dépendance face aux énergies fossiles mettent à l’épreuve nos sociétés. A tout ça s’ajoute le scandale des marges des grandes surfaces au détriment des productrices et producteurs, révélé dans une enquête conjointe du Temps et de Heidi.news, en juin dernier. Ces géants orange qui contrôlent 80% du marché alimentaire suisse jouissent d’un pouvoir démesuré. Leurs pratiques commerciales accentuent un rapport de force de plus en plus déséquilibré. Les prix des denrées alimentaires augmentent sans cesse pour les consommatrices et consommateurs, mais les revenus des agricultrices et agriculteurs stagnent, voire régressent. De plus, les systèmes agricoles sont de plus en plus dépendants de quelques entreprises multinationales qui contrôlent une grande partie du marché des engrais, des produits phytosanitaires et des semences, ces dernières souvent protégées par des brevets.