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AbonnéOPINION. Si le meurtre en Suisse de Kazem Radjavi en 1990 est un acte isolé, il est prescrit. Mais pour les avocats Raphaël Jakob et Nils de Dardel, qui représentent une partie plaignante dans la procédure pénale, cet assassinat s’inscrit dans une répression bien plus vaste: c'est un crime contre l’humanité, que la Suisse doit instruire

Le débat d’idées ne se tarit pas quand montent les températures. Cet été, Le Temps a confié ses espaces dévolus aux opinions à six personnalités, chacune sur un thème et une semaine, avec mission d'y faire intervenir leurs propres auteur·es invité·es. C’est l’avocat genevois et chasseur de criminels de guerre Alain Werner* qui ouvre l’opération. Il est le curateur d’une série de tribunes sur la justice internationale.
- Hanna Burdoff: En Chine, «pour la sécurité de tous»
- Rune Steeberg: Répression des Ouïgours: et si nous restions factuels?
- Paola Gaeta: Les crimes au Xinjiang et les possibilités de la justice internationale
- Alain Werner: Le procès qui a fait entrer des juges suisses dans l’histoire
- Nina Burri: La lutte contre l’impunité au cœur de la politique étrangère de la Suisse
Retrouvez toutes les contributions de la semaine dans notre dossier
L’Organisation des Moudjahidin du peuple d’Iran (OMPI), qui eut un rôle majeur dans l’opposition au régime du Shah, fit l’objet, peu après la chute de celui-ci en 1979, d’une répression brutale, organisée par le nouveau régime des mollahs. Sous l’égide de l’ayatollah Khomeiny, l’étouffement de toute opposition politique et de tout courant religieux minoritaire fut rapidement organisé et se traduisit par une vague d’emprisonnements, d’actes de torture et d’exécutions visant les opposants, culminant en juin 1981 avec l’exécution sommaire de milliers de manifestants réunis pour protester contre le nouveau régime.