ÉDITORIAL. L’apparition d’une nouvelle souche du coronavirus au Royaume-Uni et le vent de panique sanitaire qu’elle a déclenché mettent encore plus les autorités de Londres au pied du mur face à l’Union européenne

La pandémie de Covid-19 et l’interminable négociation d’un accord commercial post-Brexit exigent d’être maniées, sur le plan de l’information, avec la même humilité. A chaque nouvelle étape, l’une comme l’autre nous obligent à revoir nos pronostics, nos calculs et le calendrier que l’on s’était fixé dans l’espoir d’en sortir enfin pour renouer au plus vite avec notre vie «d’avant».
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Cette convergence de fait entre le coronavirus et l’affrontement diplomatique entre Londres et Bruxelles s’est illustrée ces derniers jours, lorsque les frontières de l’espace Schengen se sont, en quelques heures, refermées sur le gouvernement britannique affairé, depuis des mois, à batailler au nom de la préservation de sa souveraineté. En un temps record, l’apparition en Angleterre d’une nouvelle souche virale qui semble se propager plus rapidement a conduit les Européens à couper les connexions ferroviaires, aériennes et maritimes du Royaume-Uni vers le continent. L’illustration de l’isolement insulaire en cas de catastrophe mondiale ne pouvait pas être plus criante. Tandis que la fermeture désordonnée des frontières, côté européen, a de nouveau montré les limites de la coordination communautaire dans les situations d’extrême urgence.
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Le Covid-19 comme le chaos du Brexit démontrent que nous restons faillibles. Côté sanitaire, la deuxième vague de contaminations puis la troisième évoquée pour le début de 2021 prouvent que notre capacité à maîtriser la maladie avec des mesures d’isolement moins sévères qu’en Extrême-Orient (où l’exigence d’une quarantaine stricte et de tests multiples pour tout nouvel arrivant a jusque-là porté ses fruits) est en partie illusoire. Croire à un retour rapide à la normale grâce aux futurs vaccins doit aussi être nuancé. Le coronavirus, ce mutant mondialisé, va continuer de nous réserver de mauvaises surprises.
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Du côté du Brexit, une prudence similaire s’impose. Les relations entre Londres et l’UE ne seront pas d’un seul coup apaisées par la signature d’un éventuel accord arraché in extremis la veille du 31 décembre. D’autres difficultés apparaîtront. Le marché unique, chance économique pour les Européens, connaîtra immanquablement des convulsions et la Suisse, pays tiers pressé de signer un accord-cadre, en ressentira immanquablement les conséquences.
Cette année 2020 déboussolée se conclut, ironiquement, par une double peine venue de l’autre côté de la Manche. On peut y voir un signe du destin. Mais l’on doit surtout en retenir une leçon toute britannique: face à de tels événements, le pragmatisme, assorti d’une bonne dose de raison, de solidarité et de patience, est la meilleure défense.
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Il y a 2 mois
Ce continent est a la dérive, et malheureusement la suisse subit sans arrêt les assauts d'une europe qui ne ressemble plus a rien, remplit de dirigeants cupides et tout sauf capables. C est sans avenir. L europe une chance économique? Les UK étaient la chance économique pour les européens de part ces relations spéciales avec Washington, son commonwealth, son génie commerciale, sa place financière... les européens ont laissé partir les meilleures d entre eux, et c est une erreure historique. A nous la Suisse de nous profiler comme l unique système politique et démocratique qui fonctionne, en alliant souveraineté, bon voisinage et solutions pragmatiques.
Il y a 2 mois
Y a-t-il plus qu'une rumeur pour justifier ce blocus? Nous n'avions rien fait de semblable avec la Chine ou l'Italie.
Il y a 2 mois
Le radeau de la méduse a été l'occasion d'instaurer une noble règle: les femmes et les enfants d'abord, les hommes l'équipage puis le capitaine. Ce n'était pas le cas avant ce drame.
A la lumière de cette réglementation instaurée il y a quelques siècles chacun pourra se reconnaitre dans ses commentaires.
Il y a 2 mois
Je trouve toujours intéressant comment la presse suisse traite les sujets européens. Les commentaires y référant aussi.
L’EU n’est pas parfaite certe, elle a néanmoins donner paix et prospérité depuis 60 ans. On ne peut pas toujours voir le verre à moitié vide. D’autant plus qu’il y a des pays de l’EU qui ont comme l’Angleterre joué le jeu uniquement pour le profit. Maintenant que le je ne leur plait plus ils veulent quitter l’EU... enfin pas tous. L’Ecosse s’y refusant. Dire que l’UK est la chance économique de l’EU reste pour moi un mystère. Croire que les américains se seraient adouci grâce au pouvoir diplomatique me faire sourire quand je lis que la Suisse est empêtrée dans des discussions sans fin avec les USA. Le pragmatisme suisse est à sens unique. Profiter du marché voisin sans en subir les tracas... bel exemple de générosité, dans le même temps de traiter les européens de cupide pas mal.
L’Europe n’est pas parfaite, certes. A une autre échelle les romans tape sur les alémaniques et vice-versa dans la gestion de la Covid. Bel exemple d’unité.
L’Europe est l’Europe. Soit en en fait parti et on la joue collectif soit on est dehors et on négocie. Je ne serais pas moins critique envers les pseudo démocratie de l’est européen qui bafoue leur propre démocratie. L’erreur de l’Europe est d’avoir fixé des règles et de ne pas les avoir faites respecter. Alors aujourd’hui les britanniques ont fait un choix souverain, nous l’acceptons. Je pense que la fermeté de l’Europe inquiète ceux qui pensaient qu’elle n’avait plus les moyens de discuter. A bon entendeur....
Il y a 2 mois
Je trouve toujours intéressant comment la presse suisse traite les sujets européens. Les commentaires y référant aussi.
L’EU n’est pas parfaite certes, elle a néanmoins donné paix et prospérité depuis 60 ans. On ne peut pas toujours voir le verre à moitié vide. D’autant plus qu’il y a des pays de l’EU qui ont comme l’Angleterre joué le jeu uniquement pour leur profit. Maintenant que le jeu ne leur plait plus ils veulent quitter l’EU... enfin pas tous. L’Ecosse s’y refusant. Dire que l’UK est la chance économique de l’EU reste pour moi un mystère. Croire que les américains se seraient adouci grâce au pouvoir diplomatique me faire sourire quand je lis que la Suisse est empêtrée dans des discussions sans fin avec les USA. Le pragmatisme suisse est à sens unique. Profiter du marché voisin sans en subir les tracas... bel exemple de générosité, dans le même temps de traiter les européens de cupide pas mal.
L’Europe n’est pas parfaite, certes. A une autre échelle les romans tape sur les alémaniques et vice-versa dans la gestion de la Covid. Bel exemple d’unité.
L’Europe est l’Europe. Soit on en fait parti et on la joue collectif soit on est dehors et on négocie. Je ne serais pas moins critique envers les pseudo démocratie de l’est européen qui bafoue leur propre démocratie. L’erreur de l’Europe est d’avoir fixé des règles et de ne pas les avoir faites respecter. Alors aujourd’hui les britanniques ont fait un choix souverain, nous l’acceptons. Je pense que la fermeté de l’Europe inquiète ceux qui pensaient qu’elle n’avait plus les moyens de discuter. A bon entendeur....
Il y a 2 mois
Je trouve toujours intéressant comment la presse suisse traite les sujets européens. Les commentaires y référant aussi.
L’EU n’est pas parfaite certes, elle a néanmoins donné paix et prospérité depuis 60 ans. On ne peut pas toujours voir le verre à moitié vide. D’autant plus qu’il y a des pays de l’EU qui ont comme l’Angleterre joué le jeu uniquement pour leur profit. Maintenant que le jeu ne leur plait plus ils veulent quitter l’EU... enfin pas tous. L’Ecosse s’y refusant. Dire que l’UK est la chance économique de l’EU reste pour moi un mystère. Croire que les américains se seraient adouci grâce au pouvoir diplomatique me faire sourire quand je lis que la Suisse est empêtrée dans des discussions sans fin avec les USA. Le pragmatisme suisse est à sens unique. Profiter du marché voisin sans en subir les tracas... bel exemple de générosité, dans le même temps de traiter les européens de cupide pas mal.
L’Europe n’est pas parfaite, certes. A une autre échelle les romans tape sur les alémaniques et vice-versa dans la gestion de la Covid. Bel exemple d’unité.
L’Europe est l’Europe. Soit on en fait parti et on la joue collectif soit on est dehors et on négocie. Je ne serais pas moins critique envers les pseudo démocratie de l’est européen qui bafoue leur propre démocratie. L’erreur de l’Europe est d’avoir fixé des règles et de ne pas les avoir faites respecter. Alors aujourd’hui les britanniques ont fait un choix souverain, nous l’acceptons. Je pense que la fermeté de l’Europe inquiète ceux qui pensaient qu’elle n’avait plus les moyens de discuter. A bon entendeur....
Il y a 2 mois
@Mariano M
N'inversez pas les rôles. Ce n'est pas l'Europe, mais bien le Royaume-Uni qui est à la dérive. Quant à la propension à la cupidité que vous attribuez à l'UE, elle est manifestement du côté des quelques dizaines d'individus qui ont tiré les ficelles du Brexit en mentant honteusement au peuple anglais sur les conséquences économiques, sociales et politiques désastreuses qui ne manqueraient pas de se présenter. Curieux comment Nigel Farage, à la tête de son UK indépendance Party, le sommet de l'iceberg du Brexit, a totalement disparu de la circulation. Quant à la partie immergée, elle comprenait l'ancien conseiller de Trump, Steve Bannon qui ferait actuellement l'objet d'une plainte pénale aux Etats-Unis pour blanchiment d'argent. La célèbre société britannique "Cambridge Analytica" représentée par son PDG, qui avait déjà efficacement soutenu la campagne de Trump de 2016, via ses interventions sur les réseaux sociaux. Il y avait aussi Arron Banks, financier anglais, grand pourvoyeur de fonds de l'Ukip durant la campagne du Brexit, et qui oeuvrait en étroite collaboration avec certains de ses homologues russes proches de la City. Sans oublier bien entendu Dominic Cummings, puissant conseiller de Boris Johnson qui vient d'ailleurs de démissionner. Tous ces grands Brexiters se retrouvaient comme par hasard à l'ambassade de Russie à Londres avant le vote historique, bien entendu. En s'inspirant de la célèbre phrase de Churchill qui s'adressait aux héros de la RAF, on pourrait conclure en affirmant que jamais si peu d'hommes ont précipité le Royaume-Unis dans un tel désastre, indépendamment du Covid.
Source: The Guardian Sat 9 Jun 2018 - "Arron Banks ‘met Russian officials multiple times before Brexit vote".
Il y a 2 mois
Ce qui est fait est fait. Les anglais ont voté pour le Brexit et tant pis pour les gallois, les nord-irlandais ou les écossais, c’est désormais tout le Royaume-Uni qui doit accepter les conséquences d’un résultat obtenu par des politiciens irresponsables.
En revanche, il est déplorable que l’UE n’ait pas elle aussi tiré toutes les conséquences de ce rejet car si un tel référendum avait été conduit simultanément dans tous les autres pays membres, le résultat eût été presque partout très incertain.
Car l’Europe ne fait plus recette. Elle est triste et froide comme les landes brumeuses des pays du Nord. De fait, elle est entièrement dominée par l’Allemagne depuis sa réunification, ce qui explique en grande partie sa force économique, son juridisme et son formalisme à tout crin, tout comme son atlantisme dépassé et son incapacité à se penser comme puissance.
L’Europe est une construction utopique, complexe et branlante, mais qui reste indispensable à bien des égards. Mais elle est bien trop marquée par la culpabilité de l’Allemagne pour rêver de grandeur alors que tous ses autres peuples s’ennuient. Est-ce que le prochain Chancelier saura redonner un cap au projet européen? On peut en douter tant les intérêts allemands se confondent avec ceux de l’Europe, ce qui veut dire tant que l’Allemagne n’a aucun intérêt à changer…