David Hamilton, le photographe des jeunes filles en fleur, est accusé d’avoir abusé de Flavie Flament
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Nommé en direct par Thierry Ardisson, le sulfureux photographe britannique est accusé d’avoir violé l’animatrice TV, qui avait posé pour lui à l’âge de 13 ans

David Hamilton: le nom est lâché. Insultes en prime. Les révélations de Thierry Ardisson samedi sur le plateau de «Salut les terriens», aussitôt censurées par la chaîne, ont fait le tour du Web. Le sulfureux photographe britannique, aujourd’hui âgé de 83 ans, est accusé d’avoir violé Flavie Flament lorsqu’elle était adolescente. Son nom circulait déjà, mais l’animatrice française de 42 ans avait jusqu’ici refusé de dévoiler l’identité de celui qu’elle décrit comme un «bourreau» dans son autobiographie intitulée «La Consolation». En cause: le délai de prescription dépassé. «Je suis non seulement victime, mais je pourrais être, en plus, accusée de diffamation.»
Sur Twitter, ce demi-anonymat fâche les internautes. «Incroyable témoignage de Flavie Flament très émouvant, mais quelle honte de censurer le nom de David Hamilton #SLT», déplore @vrd_pauline. «Merci à Flavie Flament qui raconte avec courage. 75 000 femmes sont violées chaque année en France. L’agresseur est souvent de l’entourage», salue encore @CecileDuflot.
Merci à Flavie Flament qui raconte avec courage. 75 000 femmes sont violées chaque année en France. L'agresseur est souvent de l'entourage.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 17 octobre 2016
En révélant l’abus sexuel subi à l’âge de 13 ans, l’animatrice de RTL précise «ne pas avoir été la seule victime» de ce photographe «à l’aura mondiale» travaillant au cap d’Agde, qui offrait aux jeunes filles ou aux parents un Polaroid pour les récompenser. «Je ne savais pas dire non, je ne savais pas que mon corps n’appartenait qu’à moi», écrit-elle aujourd’hui, en expliquant s’être longtemps murée dans le silence pour se protéger.
Lolitas floutées
La série «L’Age de l’innocence», dans laquelle la jeune Flavie apparaît, témoigne du penchant de David Hamilton pour les corps nus, mis en scène dans une esthétique poétique à la Degas. Dans les années 70, ses clichés vaporeux de lolitas à la peau diaphane et aux poses lascives tapissaient les chambres d’adolescentes et suscitaient déjà la controverse. En 2007, David Hamilton confiait au Monde repérer le type nordique à la froideur élégante sur les plages ou en Suède, où il avait commencé à «faire son shopping avant tout le monde». Il admettait également être «sur le fil du rasoir en photographiant la très jeune fille nue». Nul doute que ces corps dénudés, même floutés, seraient aujourd’hui taxés de pédopornographie.
«Comme un malaise»
«Comment ses photos «artistiques» de gamines à poil ont pu être acceptées, diffusées?», s’insurge @Glecardonnel, tandis que @baboubabou57 confie avoir ressenti «comme un malaise en regardant ces cartes postales. Bravo #FlavieFlament, quel courage vous avez».
#SLT très jeune,je sentais comme un malaise en regardant ses cartes postales à ce mec ,bravo #FlavieFlamant ,quel courage vous avez
— babou (@baboubabou57) 22 octobre 2016
Et la Twittosphère s’indigne face à un accusé que la justice ne va pas venir «embêter» vu son âge avancé. «David Hamilton est le violeur de Flavie Flament mais à cause des délais de prescription, il ne sera pas poursuivi, une honte», tance @vrd_pauline.
David Hamilton est le violeur de Flavie Flamant mais à cause des délais de prescription il ne sera pas poursuivi , une honte #SLT
— crybaby (@vrd_pauline) 22 octobre 2016
La loi française qui donne aux victimes mineures jusqu’à 38 ans pour porter plainte est décriée. «Je n’ai jamais compris cette insensée histoire de prescription… Les faits sont les faits», estime un internaute. Livré à la vindicte populaire, le photographe, qui reste à ce jour muet sur la question, essuie moult insultes sur les réseaux sociaux. Son profil Wikipédia, modifié dans la foulée, le décrit comme «violeur pédophile, photographe et réalisateur britannique, né à Londres le 15 avril 1933». Les modifications ont depuis été supprimées.
Voie judiciaire fermée
En expliquant avoir souffert d’amnésie traumatique, Flavie Flament témoigne de la douloureuse culpabilité qui hante encore trop souvent les victimes d’abus sexuels. Alors que les années lui ont obstrué la voie judiciaire, quel bénéfice peut-elle tirer d’accusations dont la véracité ne sera jamais prouvée? Une délivrance personnelle et une reconnaissance publique? Maigre consolation.
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