«Fluidifier le trafic» en construisant des routes: obsession du XXe siècle, fausse route du XXIe siècle
OPINION
AbonnéOPINION. Six voies pour l’autoroute entre Genève et Lausanne, vraiment? Ouvrir de nouvelles routes ne fait qu’augmenter le nombre de voitures, à rebours de l’avenir, argumente l’historienne des transports Tiphaine Robert

A quelques jours d’intervalle, deux annonces ont fait couler beaucoup d’encre dans les médias suisses. Le Conseil fédéral a dit souhaiter l’élargissement de l’autoroute A1 à 6 voies, entre Genève et Lausanne et entre Berne et Zurich. Cette annonce s’ajoute à une autre très bonne nouvelle pour le trafic carboné: la suppression, par les CFF, de la ligne directe Genève-Neuchâtel, accompagnée de mesures dégradant la qualité de l’offre ferroviaire en Suisse romande. Tout cela alors que, pour réussir à atteindre le zéro carbone en 2050, nous sommes censés passer de 4,7 millions de voitures individuelles aujourd’hui à 3,6 millions en 2050.