Ce faisant, elle a créé «homo economicus». Cet être dépendant d’achats compulsif de court terme est en compétition pour exister à travers ses possessions réelles (objets) ou symboliques (voyages) dans une vie dénuée de sens. Cette individualisation forcée et cette lobotomisation généralisée ont trois conséquences délétères.
La publicité altère la santé psychique. La publicité crée un cercle vicieux anxiogène du jamais assez, chaque individu entrant en compétition permanente pour posséder davantage que son voisin. Elle génère aussi de l’obésité et du diabète car elle gave littéralement homo economicus en lui créant de la demande inexistante: plus d’un tiers de la population est en surpoids.
Court-termisme et promotion de l'individu
La publicité contribue aussi à détruire la planète par son «court-termisme» et son obsolescence programmée. En Suisse, nous générons près de 800 kg de déchets par an par habitant, nous sommes dans le top 3 mondial. L’élimination des déchets est la charge de la communauté, elle s'élève à près de 100 millions par an en ville de Genève, elle est la première source de coûts pour une collectivité.
Enfin, la publicité délite les relations entre personnes. Alors que notre existence n’a de sens qu’en relation avec les autres, la publicité fait la promotion de l’individu et de la compétition. Il en résulte une société incapable de résoudre ses différences par le dialogue. Ceci génère des coûts pour pacifier les incivilités, engager des policiers ou des travailleurs sociaux.
Se libérer de la publicité rapporte donc bien plus que cela ne coûte à la collectivité. Cela rapporte en améliorant la santé, en diminuant les déchets, en améliorant les relations humaines. Reprendre le contrôle de notre pensée et repartir de nos besoins humains fondamentaux est un bon investissement. C’est aussi, du bon sens.