Opinion
AbonnéOPINION. La fondation de la BAII, dont font partie les plus grandes économies européennes, a offert une victoire diplomatique à la Chine. Cette adhésion est justifiée pour qu’elle adopte les normes internationales les plus strictes. Seulement, ses principaux outils de transparence et d’accès du public aux informations restent évasifs, analysent Korinna Horta, chercheuse interne à l’Université de Lisbonne, et Wawa Wang, conseillère principale au sein de l’ONG danoise VedvarendeEnergi

Basée à Pékin, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) a commencé ses activités en 2016 et s’est rapidement démarquée en tant qu’institution majeure de développement multilatéral. Désormais, elle entend devenir le premier financeur mondial des infrastructures de grande ampleur d’ici à 2021. Mais la banque va devoir avant tout revoir sa copie en termes de transparence publique préalable, s’agissant des risques environnementaux et sociaux qui accompagnent ses projets.
Une mise en lumière tardive
La BAII compte actuellement 82 Etats membres, qui devraient bientôt être rejoints par 21 pays supplémentaires. Les plus grandes économies européennes – Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie – ont ouvertement défié l’administration de l’ancien président Barack Obama en devenant membres fondateurs de la banque. Leur décision a offert une victoire diplomatique à la Chine et démontré la capacité de celle-ci à diviser certains alliés traditionnels. Les Etats-Unis et le Japon n’ont à ce jour pas rejoint l’institution.