Jeudi, la Commission européenne a ainsi annoncé l’interdiction de TikTok sur les appareils professionnels de son personnel afin, selon elle, de «protéger les données» de l’institution. «Il est de notre devoir de réagir le plus tôt possible aux cyberalertes potentielles», a indiqué l’exécutif européen. Concrètement, les fonctionnaires et employés de la Commission ont jusqu’au 15 mars au plus tard pour désinstaller l’application de leurs appareils professionnels (smartphones, tablettes…). Et ils devront supprimer TikTok de leurs appareils personnels si ces derniers contiennent des applications officielles.
Une mesure forte, semblable à celle prise en 2022 aux Etats-Unis… mais avec quelle justification? Aucune. «Nous ne sommes évidemment nullement contraints de donner les raisons pour lesquelles nous prenons [de telles] décisions dans l’intérêt de nos propres collègues, du bon fonctionnement des institutions et de sa préservation», a affirmé le commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton.
C’est, à notre sens, regrettable: si la Commission européenne prend cette mesure face à une menace importante, elle doit se justifier et l’expliquer. Il y a un devoir de transparence dans ce dossier et le «évidemment» lâché par Thierry Breton nous semble absurde. Si TikTok aspire des données du téléphone, pourquoi ne pas le dire à tout le monde pour protéger la population? Et dans ce cas, pourquoi ne pas bannir totalement TikTok de l’Union européenne? Cette demi-mesure annoncée jeudi est très insatisfaisante.