Opinion
AbonnéOPINION. En augmentant sa contribution sans remettre en question l’action de Frontex, c’est ce système d’abus que la Suisse risque de renforcer, écrivent Lisa Mazzone, conseillère aux Etats du canton de Genève, Les Vert·e·s, et Julie Melichar, engagée sur des navires de sauvetage en Méditerranée depuis 2018

Meurtres, esclavage, torture, emprisonnements, viols ou disparitions forcées. Selon la Mission d’enquête indépendante sur la Libye commissionnée par l’ONU, il existe des motifs raisonnables de croire que les violences perpétrées dans les prisons libyennes à l’encontre des personnes migrantes pourraient constituer des crimes contre l’humanité. Les milliers d’enfants, femmes et hommes emprisonnés indéfiniment mettent ainsi tout en œuvre pour échapper à ce qu’ils décrivent comme l’enfer sur terre: payer des sommes faramineuses aux gardes pour obtenir sa libération, se livrer au travail forcé ou à des faveurs sexuelles. Et puis tenter de fuir par la Méditerranée et espérer pouvoir vivre dignement.