Une étude de l’Institut allemand pour l’économie mondiale de Kiel montre d’ailleurs que la Suisse – en proportion de sa population – figure au troisième rang des pays d’Europe occidentale qui ont accueilli le plus de réfugiés. Par contre, les mêmes chercheurs sont beaucoup plus sévères concernant l’aide humanitaire. La Confédération figure parmi les nations les moins généreuses. Un classement qui a eu le don d’irriter Ignazio Cassis, mais qui a probablement aussi joué un rôle dans la décision du Conseil fédéral de verser enfin 140 millions supplémentaires à l’Ukraine et à la Moldavie.
Cacophonie autour de la réexportation des armes
Cette guerre a aussi forcé le gouvernement à questionner la neutralité. Mais son positionnement crée un certain malaise. Il y a tout d’abord eu le flou concernant la reprise des sanctions économiques de l’Union européenne. Puis l’échec cuisant d’Ignazio Cassis de faire passer son nouveau concept de neutralité coopérative. Sans oublier la cacophonie actuelle autour de la réexportation des armes suisses. Gouvernement et parlement se renvoient la balle. Les commissions multiplient les propositions générant incertitudes et impatience auprès de nos partenaires européens. Même Le Monde s’est fendu d’un éditorial affirmant que la Suisse ne pouvait plus se retrancher derrière la neutralité concernant les exportations d’armes.
La Suisse en fait-elle assez dans cette crise sans précédent? Ignazio Cassis ne cesse de répondre oui. L’histoire jugera.
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