A un mois des élections fédérales, Le Temps consacre une série d’articles sur les enjeux politiques et les sujets de préoccupation de la population.

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Dans un mois jour pour jour, les Suisses se rendront aux urnes pour les élections fédérales. Les enveloppes contenant les listes à choix parviendront très prochainement aux électeurs et électrices. Dans un pays qui a la chance de pouvoir offrir à ses habitants un niveau de vie enviable et une vie publique pacifiée, ce rendez-vous répété à intervalles réguliers depuis 1848 peut s’apparenter à un exercice de routine, sans bouleversement à la clé.

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Ce serait une vision paresseuse et dangereuse. Même si notre système électoral favorise en effet la stabilité, les enjeux qui se présentent seront déterminants pour le positionnement de la Suisse, pour elle-même et face au monde. Les élections de 2015 avaient été marquées par le «glissement à droite», qui s’est soldé par davantage de blocages que de dynamisme. Le scrutin du 20 octobre se présente dans un contexte tout autre: le cours tranquille de la vie publique suisse a été secoué par l’explosion des préoccupations climatiques, dans la société civile d’abord puis, par ricochet, dans la classe politique.

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Maintenant que l’«urgence climatique» est proclamée par les villes et les cantons, qu’elle est, plus ou moins sincèrement, largement admise, les mesures concrètes à prendre pour lui faire face sont un enjeu majeur de la prochaine législature. Les Suisses et leurs élus seront-ils prêts à accepter les taxes, les restrictions, les contraintes pour l’économie ou le confort qui ne pourront qu’accompagner le changement de paradigme souhaité dans l’idéal? C’est toute la question, sans réponse à ce jour, ce champ de tension restant inexploré.

Mais le rapport des Suisses au monde concerne aussi leurs relations avec leurs voisins immédiats de l’Union européenne (UE). C’est un autre dossier capital de ces prochaines années. La Suisse peut-elle longtemps encore se montrer incapable de conclure un accord global et durable avec les pays qui lui sont le plus proches? Elle semble avoir perdu sa boussole, dans la période récente, alors qu’elle flirte avec des puissances plus lointaines.

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Le nombre record de candidats en lice cette année, de candidates en particulier, donne un signe encourageant de la vitalité de notre démocratie. Et si la participation citoyenne bondissait également? Si elle dépassait les 48% péniblement atteints en 2015 et mettait pour une fois le parti des abstentionnistes en minorité? Cela traduirait opportunément la mobilisation de la population pour les préoccupations actuelles. Ce serait surtout la meilleure manière de rappeler que ceux qui font la loi ne sont pas les activistes – ceux du climat, par exemple – ni les lobbyistes, mais bien le peuple, à travers ses élus et les bulletins déposés dans l’urne.