ÉDITORIAL. Le conseiller national sera candidat au Conseil d’Etat valaisan, le printemps prochain. Du coup, il se retire de la course à la présidence du PS. Les camarades romands sont inquiets

Le coronavirus a totalement bouleversé les plans du Parti socialiste suisse. Initialement, Mathias Reynard devait se présenter à la présidence du PS en compagnie de la Zurichoise Priska Seiler Graf, et, en cas d’échec, il aurait alors été candidat au gouvernement valaisan.
Tout s’est précipité. Avec le report du congrès socialiste, le conseiller national ne pouvait plus tergiverser. L’enseignant a finalement privilégié son canton… au détriment d’une carrière nationale.
Lire aussi: Les Romands veulent se faire entendre au PS
Et les femmes?
Sa décision est compréhensible car, avec le retrait d’Esther Waeber-Kalbermatten, le siège de gauche était fortement menacé en Valais. Elle est aussi la moins risquée. Très populaire dans tout le canton, comme l’a prouvé son excellent résultat lors des élections au Conseil des Etats, l’homme de 32 ans a de grandes chances d’être élu. Pour la succession de Christian Levrat, rien n’était acquis.
Notre revue de presse: Entre le Conseil d’Etat valaisan et la présidence du PS, le cœur de Mathias Reynard balançait, mais il a fait son choix
Ce choix laisse un goût amer. Tout d’abord, le risque est grand que le gouvernement valaisan redevienne entièrement masculin. Une honte à l’heure de la vague violette. La pression est désormais sur le PDC, qui devrait absolument présenter une femme pour succéder à Jacques Melly. Par ailleurs, cette candidature prouve que le PS valaisan n’a pas préparé la relève. En politique, il est très risqué de tout miser sur une seule personnalité.
Voie royale pour Wermuth/Meyer
La stratégie de Mathias Reynard ouvre une voie royale à Cédric Wermuth et à Mattea Meyer pour la coprésidence du deuxième parti du pays. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le pluralisme. Tous deux sont Alémaniques et même si l’Argovien maîtrise parfaitement le français, il ne baigne pas dans la culture latine, n’a pas de réseaux forts de ce côté-ci de la Sarine. Par ailleurs, leur positionnement politique très à gauche ne représente pas les différents courants du PS.
Un affaiblissement de la sensibilité romande au sein du parti pourrait créer des tensions à l’interne et avoir des conséquences électorales négatives.
Les délais sont très courts, mais un nouveau tandem pourrait être formé avec, par exemple, l’ancienne ministre jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, politicienne très expérimentée et bilingue. Aux Latins de prendre leurs responsabilités.
A lire aussi: Une course plus indécise que jamais pour la présidence du PS
Vos contributions
connexion créer un compte gratuit