La campagne en vue des élections cantonales de mars prochain bat son plein en Valais. Autant qu’elle le peut en période de crise sanitaire tout du moins. Et comme lors de chaque renouvellement des institutions, la notion de «cohésion cantonale» revient sur le devant de la scène.

La présidente du Parti socialiste du Valais romand a utilisé cette expression pour définir le ticket présenté par la gauche, composé d’une Verte du Chablais, d’une écologiste du Haut et d’un socialiste du centre. C’est le même message que souhaite faire passer le PDC avec son slogan «Ensemble», décliné, sur tous les visuels de campagne, dans les deux langues cantonales: il n’existe pas de barrière, le canton ne fait qu’un.

Pourtant, la Raspille ne semble plus être un trait d’union entre les régions (l’a-t-elle seulement été un jour?), mais une frontière de plus en plus hermétique. Le Valais romand qui regarde vers Lausanne, la partie germanophone du canton vers Berne. On peut retourner le problème dans tous les sens, les éléments qui sont censés rassembler le Valais n’existent pas. Ou peu. Le FC Sion a pu être, ces dernières décennies, cet élément unificateur. Mais ses exploits en finale de Coupe de Suisse notamment semblent lointains et sa première défaite à ce stade de la compétition, en 2017, est un gros caillou dans l’engrenage.

Notre enquête: En Valais, une unité cantonale, vraiment?

La diversité valaisanne

Plus qu’une unité, il existe une voire des diversités en Valais: géographique, culturelle ou même vinicole. Mais la plus marquée demeure la linguistique. Alors, pourquoi continuer ce chemin côte à côte? Comme pour tout couple, lorsque le seul ciment de l’union demeure l’habitude – et encore, une habitude récente puisque, historiquement, les périodes d’unification sont les exceptions –, la question d’une séparation doit se poser.

L’occasion rêvée se présentait d’empoigner, enfin, la question, récurrente en Valais, d’une division en deux demi-cantons. Cela au travers de la révision de la Constitution cantonale, qui date de 1907. Mais les élus de l’Assemblée constituante, qui sont en plein dans leurs travaux, n’ont pas osé saisir cette opportunité, balayant cette interrogation au stade de la commission. Or, lorsqu’on retravaille un texte fondateur, pour dessiner les futurs contours d’un canton, aucune interrogation ne doit être taboue. Sinon, on manque le coche. Et c’est exactement ce qu’ont fait les constituants valaisans, alors qu’une division du Valais n’a rien d’utopique. Bien au contraire.

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