Cette propension à porter le flanc à la critique a plusieurs causes. En raison du vieillissement de la population et la réorientation des politiques de santé, les cantons se sont lancés, parfois tête baissée, dans l'ouverture massive d'EMS. Aujourd'hui, les chiffres sont là: rien qu'en Suisse romande, le marché – car cela en est un – compte 400 établissements et 15000 lits. Et les apparences architecturales sont trompeuses. A Genève comme à Lausanne, une myriade de petits EMS hébergent plus de patients que les grosses institutions hospitalières.
Ce spectaculaire développement, et une manne étatique versée parfois sans discernement, ne pouvait qu'amener son lot d'aigrefins et d'incompétents. Leur présence fait même oublier qu'une majorité de leurs collègues ne l'ont jamais été. Eux savent que gérer un EMS est un métier.