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Diriger un EMS est un métier

Des salaires directoriaux surfaits, une facturation excessive, des

Des salaires directoriaux surfaits, une facturation excessive, des comptes opaques: le constat dressé par l'Etat de Vaud à propos de certains établissements médico-sociaux est accablant. Et même si l'on ne peut pas entièrement donner tort aux exploitants lorsqu'ils dénoncent la mise en scène d'une administration cherchant à dissimuler ses propres carences, il appelle à une réaction forte.

Aussi surprenantes soient-elles, les conclusions du rapport vaudois laissent pourtant la fâcheuse impression qu'elles ne sont pas nouvelles. Il y a un amer goût de déjà lu dans les constats rendus publics hier. On a le sentiment que c'est surtout en raison de leurs défaillances que les EMS défrayent la chronique. Si on s'amusait à la dresser, la liste de leurs directeurs qui ont fini devant un juge, quand ce n'est carrément pas derrière les barreaux d'une prison, ne se limiterait pas à quelques noms.

Cette propension à porter le flanc à la critique a plusieurs causes. En raison du vieillissement de la population et la réorientation des politiques de santé, les cantons se sont lancés, parfois tête baissée, dans l'ouverture massive d'EMS. Aujourd'hui, les chiffres sont là: rien qu'en Suisse romande, le marché – car cela en est un – compte 400 établissements et 15000 lits. Et les apparences architecturales sont trompeuses. A Genève comme à Lausanne, une myriade de petits EMS hébergent plus de patients que les grosses institutions hospitalières.

Ce spectaculaire développement, et une manne étatique versée parfois sans discernement, ne pouvait qu'amener son lot d'aigrefins et d'incompétents. Leur présence fait même oublier qu'une majorité de leurs collègues ne l'ont jamais été. Eux savent que gérer un EMS est un métier.