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Le droit de demander davantage

Passer d'une connexion à Internet de 600 kbit/s à 2000, voire 3000 kbit

Passer d'une connexion à Internet de 600 kbit/s à 2000, voire 3000 kbit/s? Hum... Voilà bien une nouvelle qui n'a, a priori, pas l'air bien excitante. Et pourtant! L'information n'intéresse de loin pas qu'une poignée de technophiles. Elle nous concerne tous. Swisscom et Cablecom augmentent ces jours fortement les débits de l'accès au Web. Du coup, les internautes suisses peuvent songer à commencer enfin à exploiter pleinement le potentiel de la Toile.

Il devient possible de téléphoner via Internet tout en téléchargeant une chanson depuis un magasin en ligne. D'effectuer facilement un appel en visiophonie. De regarder dans de bonnes conditions des émissions TV en différé. Ou encore d'effectuer ses opérations de e-banking pendant que, dans une autre pièce, son fils surfe sur Internet. Bien sûr, revers de la médaille, l'augmentation des débits ravira les pirates de musiques et de films, qui téléchargeront trois à cinq fois plus vite les œuvres protégées par copyright...

L'internaute helvétique peut-il ainsi enfin se montrer satisfait? Non. Assurément non. Et ce pour une double raison. D'abord, il paie encore au total 25,25+ 49 francs pour une connexion ADSL correcte - un prix beaucoup trop élevé au regard de ceux pratiqués dans les pays européens. Certes, Cablecom propose une offre combinée téléphonie et accès à Internet intéressante. Mais le câblo-opérateur ne relie qu'une partie des ménages suisses.

Le prix n'est pas le seul problème. Celui de l'accès à l'innovation en est un autre, tout aussi grave. Prenons la télévision via ADSL, que proposera enfin Swisscom cette année. Seul maître de l'accès aux ménages via le fameux «dernier kilomètre», l'opérateur sera le seul à pouvoir l'offrir en Suisse. Sans l'ouverture du «last mile», aucun de ses concurrents ne pourra l'envisager. Tout comme il est toujours impossible à Sunrise ou à VTX de choisir les débits de l'ADSL - ils ne sont que les revendeurs des produits de Swisscom.

La balle est désormais dans le camp du Conseil des Etats, qui se prononcera sur la libéralisation du dernier kilomètre le 13 mars prochain. Il faut espérer qu'il accroisse la concurrence sur le «last mile», tout en protégeant au maximum les intérêts des régions périphériques. Car, aujour-d'hui déjà, des disparités ville-campagne existent.