Credit Suisse, qui a annoncé en décembre une réforme visant à intégrer sa structure, doit donc faire ses preuves sur la durée. Rien n'indique que sa culture, très axée sur la rentabilité à court terme et sur les marchés financiers, ait gagné en discipline depuis l'ère Mühlemann. Depuis 2000, le groupe peine à faire preuve de clarté stratégique. En témoignent les revirements que l'on sait: abandon de la gestion domestique pour les fortunes moyennes d'Europe, croix sur la bancassurance, renonciation à la direction «bicéphale» en juillet dernier. Tout cela pour se rapprocher un peu plus du modèle UBS.
Mais la confusion règne encore. Credit Suisse veut unifier sa marque, mais conservera CSFB aux Etats-Unis, alors que UBS a résolument opté pour un logo unique. Il veut s'éloigner de la bancassurance mais n'est pas pressé de scinder et mettre en Bourse Winterthur. Le numéro2, qui déteste qu'on le compare à sa grande sœur, paiera encore quelque temps son parcours expérimental d'une décote sur son titre auquel les analystes préfèrent toujours UBS.