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Effet garanti, durée limitée

Un programme de rachat d'actions pour 6 milliards de francs, un

Un programme de rachat d'actions pour 6 milliards de francs, un dividende de 1,5 franc, et l'action de Credit Suisse gagne 2,7%: les actionnaires sont heureux. Le temps d'un trimestre? Il en faudra plus au numéro deux helvétique pour se donner les apparences d'une UBS, ce modèle de stabilité et de vision à long terme bâti sur les six dernières années.

Passé l'effet d'annonce et l'émoi des 5,6 milliards de bénéfice dégagés en 2004, les résultats de Credit Suisse restent fragiles. C'est qu'avec le solide rebond boursier de la fin 2004, le dieu des marchés a souri à l'ensemble des firmes de Wall Street, parmi lesquelles Credit Suisse First Boston (CSFB). Volatils, ses résultats restent largement exposés aux marchés financiers. Au dernier trimestre 2004, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Goldman Sachs et Lehman Brothers ont dominé les affaires lucratives des émissions de titres, entrées en Bourse et conseil en fusions et acquisitions.

Credit Suisse, qui a annoncé en décembre une réforme visant à intégrer sa structure, doit donc faire ses preuves sur la durée. Rien n'indique que sa culture, très axée sur la rentabilité à court terme et sur les marchés financiers, ait gagné en discipline depuis l'ère Mühlemann. Depuis 2000, le groupe peine à faire preuve de clarté stratégique. En témoignent les revirements que l'on sait: abandon de la gestion domestique pour les fortunes moyennes d'Europe, croix sur la bancassurance, renonciation à la direction «bicéphale» en juillet dernier. Tout cela pour se rapprocher un peu plus du modèle UBS.

Mais la confusion règne encore. Credit Suisse veut unifier sa marque, mais conservera CSFB aux Etats-Unis, alors que UBS a résolument opté pour un logo unique. Il veut s'éloigner de la bancassurance mais n'est pas pressé de scinder et mettre en Bourse Winterthur. Le numéro2, qui déteste qu'on le compare à sa grande sœur, paiera encore quelque temps son parcours expérimental d'une décote sur son titre auquel les analystes préfèrent toujours UBS.