En 2008, les 18 fabricants suisses de chocolat ont affiché un volume d’affaires de 1,8 milliard de francs et emploient près de 5000 personnes. Toutefois, ces chiffres sous-estiment grandement l’importance réelle des entreprises actives dans le monde du cacao et ayant un centre de décision ou de forts intérêts en Suisse.
Si à Nestlé et Lindt on ajoute Barry Callebaut, premier fabricant mondial de chocolat industriel dont le siège est à Zurich, et les marques à forte connotation helvétique de Kraft, on arrive à un bon tiers du chiffre d’affaires mondial de l’industrie chocolatière, qui tourne autour de 80 milliards de francs. Il faut encore compter avec les négociants comme Noble à Lausanne, Ecom à Pully, Walter Matter à Genève et bientôt ADM à Rolle, et plusieurs organisations internationales à Genève, dont l’International Cocoa Initiative.
Bref, la Suisse est un acteur important dans la filière du cacao. Ce constat n’est pas qu’un motif d’autosatisfaction, mais de responsabilité. Car cette filière est confrontée depuis le tournant du millénaire à des enjeux importants. Celui de l’approvisionnement, d’abord, causé par l’instabilité politique et écologique du principal producteur mondial. Celui de la répartition des bénéfices entre le Nord et le Sud, ensuite, qui s’est matérialisé dans la question du travail forcé des enfants. Celui des consommateurs, enfin, plus exigeants sur la qualité et la provenance des produits.
L’industrie n’est pas restée bras croisés face à ces défis, loin de là. Il reste cependant du chemin à parcourir pour assurer une production pérenne et équitable, qui est l’objectif visé. L’issue de ces enjeux dépend en partie de décisions prises en Suisse.