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Face à l’urgence climatique, les jeunes font «Le Temps»

ÉDITORIAL. A l’approche de la COP27, nous avons invité une douzaine de Romand·es de 17 à 23 ans à faire le sommaire de notre édition spéciale. Ils et elles ont donné les sujets, la rédaction s’en est saisie

Illustration originale. — © Jehan Kodl pour Le Temps
Illustration originale. — © Jehan Kodl pour Le Temps

C’est l’histoire d’un virage éditorial à 180 degrés. Il y a quelques semaines, au moment de préparer la couverture de la COP27 – la conférence climatique de l’ONU qui s’ouvre ce 6 novembre à Charm el-Cheikh –, nous avions l’idée de publier une édition du Temps pour les jeunes, en version imprimée et en ligne, comme nous l’avions fait sur la guerre russe en Ukraine. Or, lors d’une réunion, une journaliste a rappelé que lorsqu’il s’agit de climat, les jeunes sont souvent plus informé·es et mobilisé·es que les adultes. Pas faux. Nous avons donc décidé de renverser notre plan et de confier, justement, les rênes de la rédaction à des jeunes. Le pitch: ils et elles décident des sujets que liront les adultes.

Nous avons ainsi réuni une douzaine de Romand·es âgé·es de 17 à 23 ans, issu·es de tous les cantons, dans une séance passionnée et passionnante. Les commandes ont ensuite été distribuées aux journalistes du Temps.

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Une belle diversité

Les questions que ces jeunes soulèvent sont importantes. Souvent plus fondamentales que nos angles habituels, elles témoignent de leur inquiétude, voire de leur écoanxiété. «Le capitalisme est-il compatible avec la lutte contre l’urgence climatique?» «Quelles sont les solutions qui fonctionnent vraiment?» Certes orientées, elles reçoivent de notre part une réponse journalistique rigoureuse, dans chaque rubrique de la rédaction.

Ces jeunes représentent une belle diversité. Il y a l’ancien apprenti laborantin en biologie qui œuvre aujourd’hui dans une entreprise de toilettes sèches. Radical, il prône la décarbonation de l’agriculture et le retour à la planche et au morceau de savon pour faire la lessive dans la rivière. Il y a aussi l’universitaire qui théorise la convergence des luttes, ou la jeune viticultrice valaisanne qui regrette l’absence de formation à la filière bio dans les écoles de son canton.

Une marche chaotique

Toutes et tous n’ont pas les mêmes positions mais se retrouvent sur LA question essentielle: «on fait quoi?» La transition tarde, les catastrophes se multiplient et le monde poursuit sa marche chaotique. Comme si de rien n’était ou presque. Existe-t-il une vraie alternative à nos sociétés de consommation ou seulement des expériences marginales et quelques utopies? Comment ne pas se retrouver, comme les personnages du film Don’t Look Up, dans l’incrédulité devant la destruction irrémédiable de notre planète?

Les questions de ces jeunes ont mis les journalistes du Temps face à leurs propres pratiques et ont ouvert des pistes de réflexion dont l’étendue ne vous échappera pas. Avec elles et eux, et pour des enjeux d’une extraordinaire complexité, la discussion ne fait que commencer.

P.-S.: Les yeux de nos lecteur·trices s’arrêteront peut-être sur les points médians de l’écriture inclusive dans tous les articles de cette opération spéciale. Il s’agit d’une demande pressante de nos jeunes rédacteur·trices en chef. Nous l’avons honorée.


Qui sont les jeunes rédacteurs·trices en chef?

  • Basile Schlaefli , 17 ans, étudiant au gymnase en économie-droit, Neuchâtel
  • Clara Büchi , 19 ans, étudiante en systèmes naturels à l’Université de Neuchâtel, Saint-Aubin (FR)
  • Gleb Zayarskiy , 17 ans, élève au Gymnase intercantonal de la Broye, Avenches
  • Othilie Cerf, 18 ans, étudiante en lettres à Fribourg, originaire de Fontenais (JU)
  • Loris Socchi, 23 ans, membre de la Grève du climat, laborantin en biologie à l’Agroscope de Changins. A œuvré pour quelques agriculteur·trices bios avant de commencer à travailler pour une entreprise de toilettes sèches
  • Mélo Maye , 20 ans, viticultrice et caviste, Chamoson (VS)
  • Maël Bürki , 18 ans, étudiant en arts visuels en maturité fédérale au Lycée Jean-Piaget à Neuchâtel
  • Jeannette Lavanchy , 22 ans, étudiante en photographie, Cully
  • Elliot Sanchez , 20 ans, étudiant en histoire-géographie à l'Université Paris Panthéon-Sorbonne, entre Genève et Paris
  • Solal Jeanneret, 21 ans
  • Emiliana Rickenmann Montes , 21 ans, Helvético-Colombienne, étudiante en relations Internationales à l’Université de Genève, membre de la Grève du climat et cofondatrice de Latinas For Climate

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