Bien sûr, ils ne résolvent qu’une micro-partie des problèmes, à une échelle micro-locale. Face à l’ampleur systémique des dégâts causés par la fonte de la cryosphère, les glaciers artificiels ne sont qu’une micro-solution. Néanmoins, ces dispositifs que l’on appelle aussi «Ice Stupas» ont certainement le mérite d’exister: pour irriguer quelques champs, abreuver quelques bêtes, aider pour un temps toutes ces familles que la disparition de glaciers historiques a déjà laissées à sec.

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C’est un problème d’échelle: les glaciers constituent aujourd’hui la réserve d’eau potable de 2 milliards d’êtres humains, soit une personne sur quatre dans le monde. Si l’on tient compte aussi de l’électricité et de la nourriture que cette eau permet de produire, alors c’est la moitié des vies humaines sur Terre qui dépendent de la pérennité des glaciers.

Le macro-problème, on peut le lire dans une étude parue dans le magazine Science en janvier: les glaciers de montagne fondent plus rapidement que ce qu’on avait imaginé. Lorsque les enfants nés aujourd’hui auront 77 ans, quatre glaciers sur cinq auront fondu (dans le scénario toujours plus probable que les températures auront, d’ici là, augmenté de 4 C° par rapport à l’ère pré-industrielle).

C’est donc aujourd’hui qu’il faudrait commencer à concevoir des macro-solutions: identifier les populations en première ligne, évaluer les ressources nécessaires à leur subsistance, organiser leur déplacement éventuel, inventer une agriculture limitée en eau, construire des solidarités nouvelles et aussi internationales que le sont déjà nos économies. Et il faudrait se dépêcher. Parce qu’il n’existe aucune solution technologique qui empêchera les glaciers de fondre.

Bien sûr, les Ice Stupas sont une micro-solution. Mais face aux macro-problèmes qui nous attendent, on ne saurait se passer de l’espoir qu’ils représentent aussi.