Mais les Américains n'écoutent plus ces pythies affolées. Joseph Lieberman, le sénateur démocrate qui avait le plus fermement approuvé le renversement de Saddam Hussein par la force, est sur le point de se faire éjecter dans une primaire sauvage de son parti.
Les revers militaires gonflent les voiles du camp pragmatique, peuplé de diplomates et d'anciens responsables du Département d'Etat. Ils dressent le constat d'échec de la doctrine Bush, qui consistait à couper les ponts avec les Etats hostiles et à les menacer de subversion.
Condoleezza Rice, devenue secrétaire d'Etat, s'est ralliée à ce parti prudent. Elle a renoué des fils diplomatiques cassés, jusqu'à accepter au Conseil de sécurité, dans l'affaire libanaise, la méthode française dont les fruits sont pourtant incertains.
Il est très tard. Les ennemis défiés de l'Amérique n'ont plus peur de la puissance embourbée. L'Iran, le plus inquiétant, choisit le plus fort de la crise libanaise pour annoncer qu'il poursuivra ses efforts nucléaires, conduisant à l'arme suprême, malgré les pressions pour l'en dissuader. Al-Qaida annonce l'arrivée de renforts dans ses rangs. Les radicaux violents concluent que leur violence paie. Et ils sont désormais aux portes d'Israël.
Avec le projet de le détruire.