Bref, le débat va reprendre de plus belle sur la façon d'utiliser les fruits de l'austérité et d'une conjoncture économique à nouveau favorable. Cependant, les tenants du principe de précaution, selon lesquels la prudence vaut mieux qu'un relâchement intempestif, font de la résistance. Les ministres des Finances, qu'ils soient de gauche ou de droite, se rangent dans cette catégorie. Probablement avec raison.
Le solde de la nouvelle péréquation financière fédérale déçoit les Romands. Vaud se retrouve carrément dans le camp des contributeurs après un retournement de dernière minute. On redoute également les réformes fiscales en gestation à Berne. Et, plus généralement, il faudra vivre avec le transfert des charges de la Confédération vers les cantons, notamment dans les secteurs de la protection sociale, de la santé et des transports.
Ainsi, l'incertitude favorise la modération. Que ce soit dans le canton de Vaud ou à Neuchâtel, sans parler de Fribourg ou du Valais, la fermeté, mariée à la patience, a déjà fait des miracles. Pourquoi s'arrêter? Loin du «ninisme» genevois qui tente de contenter tout le monde, des coupes à tout va ou du laisser-faire impuissant, la négociation où chaque franc gagné et dépensé a son importance dicte sa loi. Une attitude, tout compte fait très suisse, de recherche du consensus. Certes, c'est peut-être gris, morne, décourageant, mais le souvenir des vaches maigres pousse cette rentrée vers un pragmatisme dont il faut faire trésor.