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Si elle n’est pas électorale, la véritable leçon est peut-être sanitaire. Car les deux premiers négateurs du covid ont abouti à des conclusions opposées. Le président brésilien, rattrapé par la «grippette» dont il s’était moqué, ne semble pas en avoir beaucoup souffert. A ce jour, il perpétue une action de sape au détriment de la santé de ses compatriotes. A l’inverse, le premier ministre britannique a vécu une conversion à la mesure du danger auquel il a fait face. A sa sortie des soins intensifs ce printemps, il expliquait avoir senti le souffle de la mort. Depuis, il s’emploie à juguler tant bien que mal l’épidémie.
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Quel chemin le président des Etats-Unis empruntera-t-il? Lui qui, en public, a longtemps minimisé un problème dont il reconnaissait la gravité dès le début de l’année dans ses conversations privées avec le journaliste Bob Woodward. Lui qui a réuni des foules sans masques lors de ses meetings et dont certains sont devenus des foyers d’infection. Lui qui, jeudi soir encore, se réjouissait d’une fin prochaine de la pandémie.
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Vue à travers le prisme d’une campagne aussi violente, la question paraît secondaire. Elle ne l’est pas pour les familles des 207 867 Américains qui, à l’heure d’écrire ces lignes, ont succombé au coronavirus. Ni pour leurs 7 millions de compatriotes qui l’ont attrapé, et dont certains vivent avec des séquelles. Pour toutes ces personnes, un signe venu du sommet de l’Etat compterait beaucoup. Un geste d’empathie qui se traduirait par une mobilisation totale du gouvernement fédéral. En annonçant que son épouse et lui-même avaient été testés positifs, le président a écrit: «Nous traverserons cela ENSEMBLE!» Ensemble, car la compassion nous pousse à prendre soin les uns des autres. Voilà qui serait un véritable miracle.