Comment neutraliser un Donald Trump en roue libre jusqu’au 20 janvier, jour où Joe Biden deviendra le 46e président des Etats-Unis? Son attitude indécente, après quatre ans de règne chaotique, laisse augurer le pire. Des voix s’élèvent pour réclamer son départ immédiat de la Maison-Blanche. L’idée d’invoquer le 25e amendement de la Constitution a été évoquée parmi des membres de son cabinet. Mais Donald Trump n’est pas l’unique responsable de ce qui est arrivé mercredi. Des élus républicains, complices, l’ont soutenu dans son délire de ne pas reconnaître sa défaite. Malgré l’absence de preuves de «fraudes massives». Sans respecter le vote des grands électeurs, ni les décisions de tribunaux. En ignorant même la Cour suprême.
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Bien sûr, des poids lourds du parti ont fini par s’en désolidariser. Mercredi, Mitch McConnell, jusqu’ici président de la majorité républicaine au Sénat, a, avant les scènes de chaos, dénoncé la «spirale mortelle» qu’impliquerait le refus de certifier l’élection de Joe Biden. Mais il a réagi tardivement. Il n’a reconnu la victoire du démocrate qu’après la confirmation du Collège électoral, à la mi-décembre. Autre fidèle de Trump, le sénateur Lindsey Graham ne lui a tourné le dos qu’après l’insurrection. Au total, ce sont bien 147 élus républicains qui se sont opposés, au Capitole, à la victoire de Joe Biden. Contester la légitimité d’un président élu, dans le plus grand irrespect des institutions, a de lourdes conséquences. Ce cirque politique et les scènes de chaos donnent, de l’aveu même de George W. Bush, des airs de «république bananière» aux Etats-Unis.
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Joe Biden va démarrer son mandat avec un pays en lambeaux, bouquet final de la présidence Trump. Et le besoin urgent de restaurer son image, de retrouver «honneur, décence, respect et tolérance».