Publicité

La nouvelle force de frappe

Olivier Français a gagné un fauteuil au Conseil des Etats et mis fin à la domination rose-verte qui régnait depuis 2007. Ce résultat confirme en partie les tendances nationales du 18 octobre. Tour d’horizon

Olivier Français, au centre, nouvel élu du PLR au Conseil des Etats, fête sa victoire. — © (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
Olivier Français, au centre, nouvel élu du PLR au Conseil des Etats, fête sa victoire. — © (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Dans le canton de Vaud, la droite a remporté son pari. Olivier Français a été porté par un PLR surfant sur son succès électoral du 18 octobre. Il a cheminé sur une voie laissée libre par l’UDC. Il a reçu un soutien massif des milieux économiques. Du coup, il a redonné à la droite vaudoise un fauteuil au Conseil des Etats et mis fin à la domination rose-verte qui régnait depuis 2007. Olivier Français siégera en compagnie de la socialiste Géraldine Savary.

Le résultat vaudois s’inscrit dans la droitisation du paysage politique suisse choisie par la majorité des électeurs en octobre dernier: à l’issue des élections fédérales, le PLR et l’UDC ont gagné des points, le second plus encore que le premier. La chute de l’écologiste Luc Recordon, qui formait depuis huit ans un duo avec Géraldine Savary, conforte une autre tendance nationale: le recul des Verts, dont les thèmes de prédilection correspondent mal aux préoccupations actuelles des citoyens.

Lire aussi: Olivier Français porté par l’union sacrée

Mais la progression du PLR vaudois ne se confirme pas sur le plan romand. Dans les deux autres cantons où se déroulait un deuxième tour pour l’élection à la Chambre haute, les électeurs ont choisi la continuité. A Genève, le ticket rose-vert composé de Liliane Maury Pasquier et de Robert Cramer a été reconduit. A Fribourg, le président du Parti socialiste suisse, Christian Levrat, a été réélu. Il formera un tandem avec le PDC Beat Vonlanthen; l’UDC Jean-François Rime est resté au bord du chemin. Globalement, la gauche a (re) placé quatre des siens à la Chambre haute.

Le rôle des sections cantonales de l’UDC est déterminant pour expliquer ces différences cantonales. Dans le canton de Vaud, le parti conservateur n’a certes pas officiellement appelé à voter Olivier Français, mais il l’a soutenu de facto: l’UDC n’a lancé aucun candidat dans la course et certains de ses ténors, comme Guy Parmelin, candidat au Conseil fédéral, se sont prononcés en sa faveur. Des électeurs de l’UDC se sont donc associés aux partisans des partis bourgeois pour élire le nouveau sénateur libéral-radical.

A Genève, en revanche, l’UDC Yves Nidegger et le MCG Eric Stauffer ont divisé les voix de droite et contribué à l’échec du candidat de l’Entente, Benoît Genecand.Ainsi, la victoire d’Olivier Français atteste de la force de frappe que détiennent désormais le PLR et l’UDC lorsqu’ils s’unissent et concluent des alliances, qu’elles soient formelles, de fait ou de circonstance. A Berne, l’entente entre les deux formations permettra de faire passer des projets, dans les domaines fiscaux ou économiques par exemple, que le centre droit et la gauche pouvaient bloquer dans la précédente législature. Au niveau cantonal, la voie s’ouvre pour la reconquête d’une majorité de droite au gouvernement vaudois en 2017. L’élection d’Olivier Français marque le premier succès de la nouvelle configuration politique.