ÉDITORIAL. Les événements qui marquent le monde contemporain sont souvent incompréhensibles si nous ne les regardons pas à la lueur du passé. Un outil pour cela: le site LeTempsArchives.ch

L’année 2022 se referme après deux événements qui l’ont marquée avec une étonnante résonance: l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février et la disparition le 30 août du dernier leader soviétique, Mikhaïl Gorbatchev. Celui par qui est tombé l’empire dont Vladimir Poutine semble assez souvent nostalgique, du moins selon ses exégètes.
Il y a trente ans, les républiques d’URSS proclamaient toutes leur indépendance. A cette époque de la dislocation, consécutive à la chute du mur de Berlin, l’Ukraine voulait éviter que la Russie, comme l’avait menacée un des adjoints du président Eltsine, n’exige des modifications de frontières. C’est dire à quel point la question se révélait déjà cruciale au lendemain du référendum sur l’indépendance de Kiev, approuvé par plus de 90% des Ukrainiens, un peu moins dans l'Est et seulement par 56% des votants en Crimée, bastion de la minorité russe.
Si aujourd’hui le monde contemporain, dans toute sa complexité, apparaît souvent illisible, voire désespérant, c’est qu’on a tendance à oblitérer ces logiques en continuum de l’Histoire. L’année 2022 le montre une fois de plus, avec ses crises durables, comme celle d’une guerre en Europe qui s’éternise déjà après dix mois et qui a succédé à l’enflammement de la préoccupation climatique et énergétique. Mais ces méfaits de nos émissions de CO2, eux aussi, ont éclaté aux yeux du monde il y a trois décennies, lors du Sommet de la Terre en 1992, à Rio de Janeiro!
Plongez dans notre grand quiz historique de 2022
Oui, le temps écoulé laisse des traces. Ces dernières expliquent souvent des phénomènes qui semblent nous échapper si l’on ne fait pas l’effort de regarder le passé. Les gens de médias le savent bien, qui voient se réitérer, bon an mal an, «le poids des mots, le choc des photos», selon le fameux slogan publicitaire de l’hebdomadaire Paris Match entre 1978 et 2008.
Pour diminuer le trouble, on pourrait aussi en choisir une plus longue, de période, de 1798 à 1998, soit deux cents ans regroupés sur le site LeTempsArchives.ch. Celui-ci offre gratuitement au public un fonds documentaire constitué de toutes les pages imprimées, puis numérisées, des collections du Journal de Genève, de la Gazette de Lausanne et du Nouveau Quotidien. Constituant une bibliothèque des questionnements qui se posaient au moment où l’Histoire les produisait.
De cette mine précieuse s’extrait une certitude: que les médias ascendants du Temps, quelques semaines avant que celui-ci ne fête son 25e anniversaire, le 18 mars 2023, sont plus que jamais nécessaires. Pour éclairer les soubresauts d’une planète dont on essaie perpétuellement de recoller les mêmes morceaux brisés.
Retrouvez tous les éditoriaux du «Temps».
Vos contributions
connexion créer un compte gratuit