Comment préserver la prospérité suisse?

«Jusqu’ici, tout va bien…» De toute évidence, la célèbre citation du début du long métrage La Haine (Mathieu Kassovitz, 1995) n’a pas été écrite pour résumer la situation de l’économie suisse en 2023. Il n’empêche, elle le fait très bien.

Avec un taux de chômage au plus bas depuis vingt ans, une inflation a priori sous contrôle, un krach immobilier qui n’aura pas lieu, des secteurs d’exportation (pharma, luxe…) en bonne santé et une relation avec l’Union européenne qui semble lentement prendre la voie de l’apaisement, la prospérité suisse semble tenir le cap. Jusqu’ici, donc, tout va bien.

La Suisse évitera probablement la récession en 2023 – une mauvaise nouvelle n’est toutefois jamais impossible surtout quand on garde en tête sa large exposition aux économies voisines – mais ce ne sera pas le cas de l’Europe ni des Etats-Unis. A court terme, on peut se demander comment l’on devra réagir à cette étrange équation au fil de l’année, ou comment les marchés vont se comporter. En guise de prévisions, on semble contraint d’imaginer l’inimaginable.

Préserver le miracle économique

Sur le long terme, toutefois, il convient de prendre du recul pour s’interroger sur les fondamentaux. Comment s’assurer que le «miracle économique suisse» de ces dernières décennies se maintiendra durant les années à venir? Quels en sont les ingrédients qu’il faut soigner et préserver? Un exemple concret: le multilinguisme joue-t-il un rôle dans notre succès économique? Lequel? Quels sont les devoirs et limites du rôle de l’Etat dans cette équation?

«Il faut que la Suisse se réveille, que nous pensions à nos enfants et nos petits-enfants, et au moyen de protéger la prospérité qui a été créée par les dernières générations», insistait, à juste titre, Philipp Hildebrand dans une interview au Temps en 2021. Ce dernier, ainsi que de nombreuses autres personnalités de premier plan approfondiront ces questions cruciales pour l’avenir de notre pays lors du Forum Horizon du 2 février prochain à Lausanne.

«Jusqu’ici, tout va bien», assurait le narrateur au début du film. Avant de mettre en garde: «Mais l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage.»

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