Aucune demande de révision
Mardi, au Conseil municipal de la ville de Genève, l’Alternative de gauche (Ensemble à gauche, Parti socialiste, Les Vert·e·s) a fait passer une modification du règlement des piscines municipales qui a, entre autres conséquences, d’ouvrir les portes de ces lieux au burkini. Ce maillot de bain couvrant l’entier du corps est une marque d’appartenance religieuse. Il est la création d’islamistes regrettant que les femmes n’affichent pas assez de «modestie» dans leur accoutrement, en toutes circonstances. Durant les débats, la maire de Genève, face à ce parlement qui «a le secret pour inventer des polémiques sur des problèmes qui n’existent pas», a affirmé qu’aucune demande de modification ne lui avait été adressée par quiconque.
A force de fractionner le corps social, de le hacher menu en misant sur le fait que l’addition des minorités finira bien par former des majorités, la gauche court plusieurs risques. Le premier est avéré: la droite identitaire a déjà annoncé un référendum contre le vote des piscines. Un deuxième effet pourrait s’exprimer en octobre: en passant la vie au filtre identitaire, la gauche se rend inaudible sur les questions de pouvoir d’achat ou d’aide sociale qui ont fait son succès.
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