La Suisse qui crée
ÉDITORIAL. La créativité helvétique est foisonnante. Mais elle peine, souvent, à être reconnue chez elle

La semaine dernière, le magazine en ligne Dezeen désignait Christ & Gantenbein «Meilleurs architectes de l’année 2018». Une consécration pour ce bureau bâlois qui emprunte ainsi la voie de la reconnaissance internationale du bâti suisse ouverte par Herzog & de Meuron, Diener & Diener ou encore Peter Zumthor. Et conforte l’idée que l’architecture, tout comme l’horlogerie, le graphisme et le design, est un des pôles magnétiques de cette créativité helvétique que le monde, parfois, nous envie. Mais qui peine, souvent, à être reconnue chez elle. La faute à cet esprit suisse qui cultive le succès avec discrétion et voue l’échec aux pires gémonies.
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Un grand forum
Pour parler de cette Suisse qui crée avec ceux qui la font et qui la soutiennent, Le Temps et la Haute Ecole d’art et de design de Genève (HEAD) organisent jeudi 6 décembre à Genève un grand forum. Lequel dira que la créativité est une aventure rarement solitaire, qu’elle doit rester amusante pour être inventive, ambitieuse pour être audacieuse. Car la créativité n’existe pas sans prise de risque, constat banal mais qui, dans un pays comme le nôtre, rue sacrément dans les mentalités.
Bénéfique pour l'image
Cela dit, les choses commencent à bouger. Du côté des écoles helvétiques, d’abord, qui n’ont jamais autant formé aux métiers de la création et apprennent à leurs diplômés qu’il y a loin du rêve à la réalité. Du côté des milieux politiques et économiques ensuite, qui ont compris que défendre cette créativité contribue non seulement à l’image de la Suisse mais aussi à son économie, surtout lorsqu’elle parvient à s’exporter. Financement participatif, fondations, incubateurs, partenaires privés et publics contribuent ainsi à faire en sorte que les idées nouvelles se développent et se concrétisent. Et tant pis si certains projets n’aboutissent pas toujours, l’erreur est aussi une manière d’avancer.